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Intervention de Françoise Branget

Réunion du 17 janvier 2008 à 15h00
Grenelle de l'insertion — Déclaration du gouvernement et débat sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançoise Branget :

Permettez-moi, comme vous l'avez fait, monsieur le haut-commissaire, de dresser un constat brutal : notre pays est en mal d'insertion. Nous sommes tous d'accord ici pour reconnaître que ce mal ronge les chômeurs de longue durée comme les jeunes sortis du système sans formation.

Il est temps que notre politique d'insertion donne les moyens à chacun de trouver – ou de retrouver – sa place dans notre société en accédant à un emploi stable.

Je n'aborderai que deux pistes qui me tiennent particulièrement à coeur. Tout d'abord, l'insertion des adultes suppose une bonne reconversion professionnelle. Les mutations économiques laissent de nombreux salariés au chômage, l'actualité nous le démontre trop souvent. Il est indispensable pour ces personnes d'acquérir de nouvelles compétences afin de trouver un nouvel emploi, véritable parcours du combattant pour celles qui l'ont expérimenté. Vous avez vous-même employé cette expression. Elles doivent avant tout trouver la bonne formation qui permettra d'accéder à un emploi là où le besoin s'en fait sentir, mais la profusion des organismes de formation peut les plonger dans la confusion. Une fois la formation trouvée, elles doivent faire face à des délais d'attente beaucoup trop longs qui atteignent parfois dix-huit mois. Chacun sait que plus le temps passe, moins un chômeur a de chances de retrouver rapidement un emploi, plus le temps passe, plus son énergie et sa volonté s'érodent, et plus le temps passe, plus il sort du système. Il est par conséquent indispensable que la reconversion professionnelle ne s'apparente plus à ce long labyrinthe. La politique de reconversion professionnelle, ses méthodes, ses objectifs, et surtout son financement doivent être repensés. Il faut simplifier pour tendre à plus de clarté. Vous l'avez dit monsieur le haut-commissaire : c'est l'un des objectifs de ce Grenelle.

Quant à l'insertion des jeunes, elle dépend de leur employabilité. Beaucoup quittent l'école sans un bagage minimum, sans idée de ce que le monde du travail exige en termes de ponctualité, de rigueur, de responsabilité. Sans ce B.A.-BA, aucun employeur ne souhaite leur donner une chance. Certains entrent alors malheureusement dans l'engrenage de la marginalisation, des économies parallèles, des trafics ou de la délinquance. Il faut donc créer les conditions pour récupérer les jeunes sortis du système scolaire et des règles de vie en société, avant qu'il ne soit trop tard. Eh bien monsieur le haut-commissaire, mes chers collègues, j'ai une bonne nouvelle ! Ce dispositif existe déjà et a largement fait ses preuves ! Il a été créé en 1961 par Michel Debré pour répondre à un contexte d'urgence sociale dans les départements et territoires d'outre-mer. En raison de son succès, il est devenu un vecteur efficace d'insertion des jeunes dans les DOM-TOM. Mme Bello elle-même y a fait tout à l'heure allusion. Le SMA – service militaire adapté – a été transposé en métropole en 2005 par le dispositif « défense deuxième chance » – D2C – qui propose à la fois une formation comportementale, une remise à niveau scolaire et une formation professionnelle.

Rapporteure des missions d'information sur le SMA, puis sur le D2C, j'ai pu évaluer tous les nombreux avantages de ces deux dispositifs. J'ai été frappée par l'enthousiasme des jeunes, qui deviennent des acteurs à part entière de leur insertion sociale et professionnelle.

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