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Intervention de Marylise Lebranchu

Réunion du 7 mai 2008 à 15h00
Déclaration du gouvernement sur les langues régionales et débat sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarylise Lebranchu :

…que le président du conseil régional de Bretagne proposait d'expérimenter certaines mesures. Mais on pourrait très bien arguer qu'une telle expérimentation est, elle aussi, inconstitutionnelle ! On en revient toujours au même problème, et c'est bien pourquoi nous demandons que soit amendé l'article 2 de la Constitution.

On me rappelle souvent, et avec raison, que ce dernier fut voté lorsque la gauche était majoritaire. À l'époque, il s'agissait de protéger le français contre la montée de l'anglais, notamment, comme on l'a vu avec les brevets, dans le domaine du droit. On affirmait alors que l'utilisation de la langue anglaise facilitait l'application d'un droit anglo-saxon au niveau communautaire. D'où l'idée de rappeler que le français était la langue de la République.

Langue commune, et non langue unique, avez-vous déclaré tout à l'heure, madame la ministre. J'ai trouvé cette expression intéressante, car il s'agit bien de cela. L'un de nos collègues des Verts citait, pour sa part, une expression reprise par Yann-Ber Piriou dans l'un de ses ouvrages : nous avons en effet besoin de reconnaître un patrimoine, l'enjeu en est culturel et identitaire. J'aurais aimé que Mme la garde des sceaux soit assise à vos côtés, madame la ministre, pour nous annoncer la révision constitutionnelle que nous demandons.

La République n'est pas en danger lorsque, ici ou là, on parle des langues différentes, lorsque les Catalans français dialoguent avec les Catalans espagnols, lorsque des enfants immergés dans le bilinguisme en retirent une extraordinaire facilité pour apprendre jusqu'à six langues. Ils sont citoyens d'un territoire, mais aussi de France, d'Europe et du monde.

Il serait archaïque de rester dans la contradiction entre, d'une part, la langue de notre République, une et indivisible, et, d'autre part, le droit de s'exprimer dans une langue régionale. On a cité Aimé Césaire, et l'on pourrait citer bien d'autres écrivains sur le sujet. Quiconque a eu la chance de recevoir une langue en héritage n'a pas le droit d'y renoncer : chacun peut le comprendre. De même, un pays qui a la chance d'avoir autant de langues sur son territoire…

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