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Intervention de Philippe Armand Martin

Réunion du 7 mai 2008 à 15h00
Questions au gouvernement — Avenir de l'agriculture française

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Armand Martin :

Monsieur le président, mes chers collègues, ma question, qui s'adresse à M. le ministre de l'agriculture et de la pêche, concerne l'avenir de l'agriculture française et, plus précisément, les négociations menées dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce.

Il ressort de ces conversations que l'OMC rechercherait la conclusion d'un accord séparé sur l'agriculture dans le cadre des négociations menées à Doha en 2001. Alors que – convenons-en – au xxe siècle, l'agriculture a été marginalisée et les agriculteurs déconsidérés, ce secteur d'activité est et sera l'un des enjeux du xxie siècle, ce qui explique certainement l'empressement de l'OMC.

Les cours des produits agricoles ont connu une hausse moyenne de 35 % : elle atteint 120 % pour les céréales et 80 % pour le riz. Cette situation génère non seulement une crise alimentaire sans précédent, qui touche 100 millions de personnes dans les pays les plus faibles, mais aussi le retour au protectionnisme de certains États, tels que l'Ukraine ou l'Argentine.

Des raisons structurelles ont contribué à cette situation : la croissance de la population mondiale, l'augmentation de la consommation de produits agricoles dans les pays émergents, l'industrialisation et l'urbanisation qui ont réduit la part de terres cultivables.

Dès lors, de nouvelles politiques agricoles s'imposent. La France ne peut s'en exonérer, surtout qu'il s'agit pour notre pays d'un secteur d'activité qui a dégagé pour 2007 un excédent agroalimentaire de l'ordre de 9,1 milliards d'euros. Fort de ce constat et convaincu que, au-delà des enjeux économiques, l'agriculture participe aussi à la vitalité et à l'aménagement de notre territoire, il me semble d'autant plus important que le Gouvernement s'engage fermement en faveur de la promotion et de la défense de ce secteur d'activité.

C'est d'autant plus important que l'Organisation mondiale du commerce et les instances européennes intervenant en matière agricole voudraient redéfinir les contours d'un nouvel accord commercial agricole pour tendre vers un plus grand libéralisme. J'attire ici votre attention, monsieur le ministre, sur les conséquences qu'aurait un tel accord : il concernerait non seulement les productions alimentaires, qui connaissent actuellement une forte hausse, mais aussi toutes celles qui sont frappées par une concurrence étrangère, telles que l'élevage et la production de fruits et légumes.

En conséquence, monsieur le ministre, pouvez-vous m'indiquer la position que la France entend adopter dans le cadre des négociations qui sont menées à l'OMC concernant l'agriculture ? Pouvez-vous, en même temps, préciser votre proposition d'instaurer une organisation mondiale propre à l'agriculture ? (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)

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