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Intervention de François Jacq

Réunion du 29 février 2012 à 9h30
Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire

François Jacq, président-directeur général de Météo-France :

Cela ne se peut pas, car la zone de couverture recherchée n'est pas celle-là. Nous avons fait une prospection en essayant de tenir compte des zones de développement de l'éolien qui avaient été signalées ; nous en sommes ainsi arrivés à la localisation proposée – Saint-Laurent-du-Médoc – et notre marge de manoeuvre est assez faible. Toutefois, il existe des pistes pour le futur. En premier lieu, nous participons, avec le syndicat des énergies renouvelables, à une étude conduite sous l'égide de l'Office national d'études et de recherches aérospatiales et qui vise à mieux modéliser l'interférence des éoliennes sur les radars, afin d'identifier les zones d'implantation d'éoliennes les moins gênantes, ce qui permettrait de les conseiller aux promoteurs. Par ailleurs, les fabricants ont commencé à construire des éoliennes dont l'intensité de la perturbation des radars pourrait être atténuée. Voilà qui pourrait permettre de régler ces conflits d'usage.

Je pense avoir répondu à M. Kossowski en évoquant mes priorités en matière de recherche.

Nous entendons en particulier, Mme Quéré, améliorer nos modèles relatifs à la grêle. Mais il s'agit, je l'ai dit, d'un phénomène extrêmement difficile à prévoir et il faut donc rester très prudent sur les résultats possibles.

Il existe déjà, M. Herth, une forte mutualisation européenne en matière de météorologie : elle s'exerce par le biais de l'Organisation européenne pour l'exploitation des satellites météorologiques (EUMETSAT) et du Centre européen pour les prévisions météorologiques de Reading en matière de recherche fondamentale et de modèles de moyen terme, et aussi par le réseau MetNet au sein duquel les services météorologiques nationaux coopèrent pour la mise en oeuvre de projets ponctuels. Il faut poursuivre dans cette voie, puisque la météorologie n'est pas actuellement une compétence européenne. Pour des raisons de sécurité nationale, les États veulent conserver la maîtrise de leur service de météorologie, mais cela n'interdit pas d'utiliser toutes les possibilités de coopération à notre disposition.

En matière météorologique, il existe trois types de données : les données gratuites ; les données dites « publiques » produites par Météo-France et qui doivent être mises à la disposition de tous, soit gratuitement soit moyennant une redevance ; enfin, des produits plus élaborés, à forte valeur ajoutée. La frontière entre les données gratuites et les données publiques sujettes à redevance tend à se déplacer vers la gratuité, ce que le Gouvernement a clairement indiqué. Toutefois, aujourd'hui, le produit de la redevance s'élève à 2 millions d'euros, un montant qui est loin d'être négligeable dans le budget de Météo-France. Nous devrons savoir comment gérer la transition si l'on s'achemine véritablement vers la gratuité totale des données publiques. Le sujet est aussi en débat au niveau européen, avec la révision de la directive sur la réutilisation des informations du secteur public.

Mme Lignières-Cassou m'a interrogé sur l'organisation territoriale de Météo-France. J'ai traité dans mon propos liminaire de l'organisation du travail et de la production de notre établissement en mentionnant que des efforts de rationalisation s'imposent ; mais, ce disant, je pensais beaucoup plus aux équipes centrales, à Toulouse, qu'aux autres. Et comme la question m'est posée en interne, je tiens à dire nettement que ce qui doit être fait à propos du réseau territorial figure explicitement dans notre contrat d'objectifs et de performance 2012-2016. Il n'y a ni deuxième tranche, ni deuxième plan. Il n'y aura rien de neuf, et je ne pense pas que ce serait une bonne chose de faire davantage.

M. Saddier, les acteurs principaux de la prévention des crues sont les services de la direction générale de la prévention des risques et le service central d'appui et de prévention des inondations Nous mettons nos données et notre compétence à leur disposition ; notre contrat 2012-2016 avec l'État le prévoit ainsi. Nous n'avons pas compétence sur les priorités du service chargé de l'hydrologie, mais je pense que vos préoccupations sont prises en compte.

Montrons-nous un excès de prudence dans nos prévisions ? Je ne le pense pas, puisque cet excès se mesure par le taux de fausse alerte, et que ce taux va décroissant. Pour autant, la prévision météorologique n'est pas l'art de la certitude et il peut arriver que nous nous trompions ; cela ne signifie pas que mes services « ouvrent le parapluie ».

Des partenariats existent quand il y a intérêt mutuel à partager des stations d'observation : c'est le cas avec certaines chambres d'agriculture, l'INRA ou EDF. Cependant, il se produit parfois qu'au terme de quelques années, nos partenaires se retirent ; la station d'observation devient abruptement de notre responsabilité seule, ce qui pose problème.

Je pense, je vous l'ai dit, que nous produirons d'ici à quelques années des simulations et des projections dans un maillage à dix ou cinquante kilomètres, mais il faudra des dizaines d'années pour parvenir à une fiabilité complète.

Enfin, je rendrai réponse à M. Saddier après m'être informé de ce qui a pu bloquer l'application de la convention signée avec l'Association des maires des stations de montagne – une convention dont nous nous félicitons car elle nous permet de suivre l'évolution du manteau neigeux mieux que nous ne pourrions le faire seuls.

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