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Intervention de Daniel Garrigue

Réunion du 29 février 2012 à 21h45
Projet de loi de finances rectificative pour 2012 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDaniel Garrigue :

Vous avez, ce faisant, réussi à affaiblir gravement notre crédibilité vis-à-vis de nos partenaires. Il y a encore quelques années, la relation franco-allemande était équilibrée. En laissant filer les déficits dès 2007, vous avez ruiné cette confiance, qui aurait pourtant été si utile face à la crise.

Enfin, vous laissez, avec près de 100 milliards de déficit annuel et 1 800 milliards de dette publique, nos finances publiques dans la situation la plus grave que nous ayons connue depuis 1958. À ceci près qu'en 1958, nous avions le retour du général de Gaulle, la possibilité d'émettre un emprunt massif et la capacité, beaucoup moins évidente dans le contexte actuel, car on ne peut recommencer deux fois la même opération, à faire revenir les capitaux dans un climat de confiance. Enfin et surtout, l'environnement international était infiniment plus porteur qu'aujourd'hui.

Autant dire que nous entrons dans une période qui, au lendemain des élections, va se révéler extraordinairement difficile. Face à cette situation, nous aurons besoin de trois choses, et pour commencer d'abord, d'efforts. Je regrette que, dans cette campagne électorale, le débat saute chaque jour du coq à l'âne et ne permette pas de répondre à la véritable inquiétude des Français devant la gravité de la situation. Celle-ci exige un effort sans précédent, en matière de dépense comme en matière de recettes, et il faudrait que l'on ait le courage de le dire à nos compatriotes.

Mais cet effort ne peut être possible sans une volonté profonde de justice. Volonté profonde de justice fiscale, ce que vous avez ignoré tout au long de ces cinq années, volonté profonde de justice sociale, volonté profonde d'association et de contractualisation : cela aussi, nous ne l'avons guère connu tout au long de cette période.

Il faut enfin de l'ambition, une ambition que ne peut passer que par l'Europe, et je regrette encore une fois que vous ne vous soyez pas donné les moyens d'affirmer des ambitions plus fortes en matière de construction européenne. Il y eut beaucoup de proclamations dans le cadre du G20, mais malheureusement bien peu de réalisations effectives : nous attendons encore l'essentiel des directives et des règlements.

Ce que nous souhaiterions surtout, c'est que l'effort de réduction des déficits et de la dette dans chacun des États aille de pair avec une véritable initiative de croissance à l'échelle de l'Union européenne. Ce sont ces enjeux qui seront demain au coeur de l'élection présidentielle, et je suis persuadé que les Français feront les choix indispensables. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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