Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Valérie Pecresse

Réunion du 28 février 2012 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2012 — Nouvelle lecture

Valérie Pecresse, ministre du budget, des comptes publics et de la réforme de l'état, porte-parole du Gouvernement :

Madame la présidente, monsieur le rapporteur général, mesdames et messieurs les députés, ce collectif budgétaire atteste la détermination du Gouvernement et de sa majorité à répondre au défi de la croissance.

Au coeur de ce défi, il y a deux enjeux essentiels : le désendettement et la compétitivité. Car notre conviction est qu'il n'y aura pas de croissance forte et durable ni de reprise de l'emploi si nous continuons à dépenser au-dessus de nos moyens, si nous n'améliorons pas la gouvernance financière de l'Europe et si nous ne mettons pas un terme à notre déficit de compétitivité.

C'est pourquoi le Gouvernement déplore que le Sénat soit resté à l'écart de cette mobilisation d'intérêt national. Ce collectif aurait pu, aurait dû être l'occasion de nous rassembler face à la crise et de préparer l'avenir de notre pays. Mais le Sénat n'a pas souhaité débattre et a préféré rejeter le texte en bloc.

Je regrette cette décision car nous aurions pu forger un consensus fort sur certaines questions qui dépassent très largement les querelles partisanes : la solidarité européenne, la taxation des transactions financières, la nécessité de redonner de la compétitivité à notre industrie. Je le regrette aussi parce que le Parlement est le lieu par essence du débat démocratique, et ce n'est pas en le fuyant que l'on sert l'intérêt général. Mais cette décision aura au moins eu une vertu, celle de démontrer aux Français qu'il n'existe aucune alternative sérieuse à la stratégie du Gouvernement. Car refuser de débattre, c'est tout simplement avouer qu'il n'y a pas de projet alternatif à défendre.

Clairement, deux politiques divergentes s'opposent. Le Gouvernement sait que la croissance ne sera au rendez-vous qu'à condition de réduire les déficits, de restaurer la compétitivité de nos entreprises, de lutter contre le chômage et de préparer la France à l'économie de demain. Les députés de la majorité défendent cette vision, et je veux les remercier pour leur lucidité, leur courage et leur soutien.

L'opposition, elle, a pour seule politique le contre-pied systématique. Elle ne cesse de contester la nécessité de nos réformes, considérant même qu'il faut revenir sur celles qui ont été accomplies. Et quand elle affirme qu'il n'est plus temps de débattre et d'adopter de nouvelles réformes, elle ne fait que prouver une fois de plus que la compétitivité de l'économie française n'est pas, à ses yeux, une priorité.

Mais chacun ici sait que lorsque le parti socialiste est au pouvoir, il ne fait pas grand cas de la compétitivité de nos entreprises. La retraite à 60 ans, les 35 heures – j'en passe – ne sont que quelques-uns des boulets économiques qui ont durablement affaibli notre pays et notre compétitivité. À l'évidence, l'opposition n'a toujours pas tiré les leçons de ses erreurs, je dirais même de ses fautes, dont les Français payent encore le prix. Elle n'a pas encore intégré qu'avant de répartir les richesses, encore faut-il les créer ! La politique économique est la grande absente de son programme.

Or, mesdames et messieurs de l'opposition, quand on traverse une crise économique sans précédent et que le monde entier évolue, on ne peut se permettre de reporter ou de placer au second plan des réformes nécessaires. C'est maintenant qu'il faut agir !

C'est précisément ce que font le Gouvernement et l'Assemblée nationale, en toute co-responsabilité. Je salue d'ailleurs le travail remarquable accompli par le rapporteur général. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.) Ce projet de loi de finances rectificative, mesdames et messieurs les députés, est l'oeuvre commune d'un Gouvernement et d'une majorité qui, depuis cinq ans, sont réunis autour de deux objectifs.

Le premier est de restaurer la compétitivité du pays en poursuivant notre programme ambitieux de réformes. C'est essentiel car nos entreprises industrielles sont soumises à une concurrence internationale accrue et peuvent se trouver fortement tentées de délocaliser leur production.

Il y a deux semaines, j'étais avec le Premier ministre et François Baroin dans la Somme, où nous avons rencontré de nombreuses entreprises, de toutes tailles et de tous les secteurs. Toutes nous ont dit que lorsqu'elles exportent, elles se trouvent systématiquement en concurrence avec d'autres entreprises européennes, notamment allemandes. Elles veulent donc qu'on leur donne les moyens d'être plus compétitives. Pour qu'elles puissent continuer à produire en France, il faut leur donner la possibilité de se battre à armes égales avec leurs concurrents.

Grâce aux réformes que nous menons depuis cinq ans, ces entreprises disposent déjà d'outils de développement efficaces. Car nous n'avons cessé d'agir pour améliorer leur compétitivité…

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion