Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Alain Juppé

Réunion du 8 février 2012 à 15h00
Questions au gouvernement — Syrie

Alain Juppé :

Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, la semaine dernière, en réponse à une question de Jean-Christophe Lagarde, je disais qu'une lueur d'espoir était apparue au Conseil de sécurité où je m'étais rendu. Malheureusement, quelques jours plus tard, la Russie, suivie par la Chine, opposait son veto au projet de résolution que nous avions préparé.

Je voudrais souligner que les treize autres membres du Conseil de sécurité, y compris l'Inde, le Pakistan et l'Afrique du Sud, ont approuvé ce projet de résolution.

Je crois qu'il y a très peu de chose à attendre de la visite du ministre russe des affaires étrangères, qui a lieu actuellement à Damas. Il est probable que Bachar el-Assad fera des promesses qu'il ne tiendra pas.

Que pouvons-nous faire ? On nous parle d'une intervention militaire en Syrie, comme celle que nous avons menée en Libye. Les circonstances sont radicalement différentes. Nous n'obtiendrons pas de mandat du Conseil de sécurité. Par ailleurs, le risque de guerre civile, dans un pays divisé entre communautés antagonistes, serait maximal.

Notre diplomatie se déploie donc selon trois axes. Elle vise d'abord à réunir les amis du peuple syrien : les treize membres du Conseil de sécurité qui ont voté la résolution, les partenaires de l'Union européenne, les grands pays émergents, comme la Turquie, pour accentuer nos pressions, d'une part sur ceux qui bloquent la situation, d'autre part sur Bachar el-Assad lui-même.

Deuxièmement, à Bruxelles, nous allons à nouveau alourdir les sanctions, notamment celles qui pèsent sur la Banque centrale de Syrie.

Troisièmement, nous soutenons l'opposition syrienne. J'ai encore rencontré hier le président du Conseil national syrien, M. Ghalioun, pour l'assurer de notre soutien et voir avec lui comment nous pouvons l'aider à organiser et à ouvrir le Conseil national syrien.

Depuis des mois, le peuple syrien est martyrisé. Son supplice restera une tache morale sur l'image du Conseil de sécurité des Nations unies. La France, elle, ne renonce pas à aider ce peuple ami, courageux et martyrisé. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC, et sur plusieurs bancs du groupe SRC.)

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion