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Intervention de Catherine Génisson

Réunion du 10 juin 2010 à 9h00
Commission d'enquête sur la manière dont a été programmée, expliquée et gérée la campagne de vaccination contre la grippe a

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCatherine Génisson :

Je m'étonne, sans bien sûr vouloir vous mettre en cause personnellement, du bilan extrêmement positif que vous faites de l'application du plan gouvernemental. Le critère d'efficacité est tout de même de savoir si l'objectif fixé par le Gouvernement a été rempli, à savoir à la fois vacciner massivement et permettre à tous les publics cibles de l'être. Quelle a été la proportion de public prioritaire vaccinée ?

Les questions qu'ont posées MM. Jean Mallot et Gérard Bapt sont fondamentales. Certes, les connaissances en virologie sont bonnes, moins en immunologie, mais cela devrait être complètement intégré dans le plan ! Il doit pouvoir s'adapter ! Or, son application a été pour le moins rigide : un vrai rouleau compresseur. Il ne semble pas avoir été possible d'en modifier le déroulé.

Je vous trouve sévère avec les professionnels de santé, dont les propos auraient détourné le public de la vaccination. Dans le même temps, en effet, la communication du Gouvernement était assez étrange puisqu'elle revenait à dire, et je caricature à peine : « il est fondamental de se faire vacciner mais vous faites comme vous voulez ». L'enchaînement des volte-face et des rétropédalages était suffisamment de nature à déstabiliser nos concitoyens. Au départ, les SAMU-Centre 15 et les services d'urgence étaient massivement mobilisés pour accueillir toute personne suspecte de fièvre ou d'éternuements, mais du jour au lendemain, les grippes devaient se soigner à domicile et il n'était plus question d'effectuer de diagnostics biologiques ! Dans de telles conditions, il est difficile de vouloir mobiliser une population.

Par ailleurs, on ne peut réellement pas accepter vos propos selon lesquels la contestation d'un certain nombre de mesures de la loi portant réforme de l'hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires aurait entraîné le désintérêt, voire la désaffection des professionnels de santé. Vous ne l'avez pas dit de façon aussi catégorique, mais vous l'avez suggéré. Et puisque vous cherchez un moyen efficace de les contacter, je rappelle que l'inscription à l'ordre est obligatoire et que cela devrait être une solution toute trouvée même si le peu de fiabilité et le mauvais fonctionnement des ordres en France est un autre sujet.

Vous avez insisté sur les nombreux exercices menés, qui prouveraient la fiabilité du plan. Mais seuls les exercices de terrain sont valables, avec une mobilisation réelle. Ils auraient peut-être permis de montrer qu'on manquait d'acteurs de terrain, sur le plan tant administratif que strictement opérationnel.

Enfin, concernant le périmètre budgétaire, il faut rappeler que les annonces initiales dépassaient largement ce qui a été effectivement dépensé. On peut peut-être s'en féliciter. En attendant, les mutuelles et le système assuranciel ont-ils versé la contribution qui leur avait été demandée, soit 300 millions ? Est-il prévu qu'ils soient remboursés, à hauteur du coût réel de la vaccination ?

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