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Intervention de Gérard Bapt

Réunion du 11 mai 2010 à 17h00
Commission d'enquête sur la manière dont a été programmée, expliquée et gérée la campagne de vaccination contre la grippe a

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGérard Bapt :

Nous savons que le choix de la vaccination barrière est politique et a été pris très tôt. Le haut conseil n'a été consulté qu'ensuite, par l'intermédiaire du comité de lutte contre la grippe, sur les modalités de la vaccination.

Cela étant, l'intervenant précédent nous a dit qu'en décembre, on s'interrogeait encore sur la pathogénicité du virus. Le 22 mai, le bulletin officiel de l'Organisation mondiale de la santé avait attiré l'attention sur le fait que, dans la plupart des cas, les sujets semblaient présenter un syndrome de type grippal classique bénin et guérissaient spontanément, et le directeur du Centre de prévention et de contrôle des maladies américain faisait remarquer à la même époque qu'on mourait moins de cette grippe pandémique que de la grippe saisonnière. Vous n'en faites pas état dans votre rapport.

À partir des chiffres de l'Institut de veille sanitaire, qui évalue à 312 le nombre de décès dus à la grippe A(H1N1), j'ai construit une courbe qui montre que si beaucoup de jeunes ont été touchés, très peu en sont morts, tandis que peu de personnes âgées ont attrapé la grippe mais que la grande majorité en sont mortes.

Le docteur Dupagne m'avait signalé en mai qu'il avait correspondu avec des confrères du Sud qui lui avaient indiqué que la grippe A(H1N1) n'était pas plus grave qu'une grippe banale. C'est également ce que disait le docteur de Chazournes de la Réunion, qui sera entendu demain par le Sénat.

Je ne comprends pas que l'on puisse continuer d'affirmer que l'on ignorait la faible létalité de cette grippe, qu'une vaccination barrière était nécessaire et, comme le directeur général de la santé et la ministre de la santé que, si l'on se retrouvait dans une situation identique demain, on referait la même chose. C'est méconnaître l'état de l'opinion et le discrédit des autorités sanitaires auprès des praticiens.

Ne croyez-vous pas que le risque a été maximisé par des experts obnubilés par leur spécialité et que cela a débouché sur beaucoup de gaspillage et un grand discrédit des autorités sanitaires auprès des médecins généralistes ?

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