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Intervention de Gérard Bapt

Réunion du 18 janvier 2012 à 15h00
Modalités d'exercice des professionnels de santé étrangers — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGérard Bapt :

Mais je suis heureux que nous nous rejoignions aujourd'hui dans l'intention de corriger ce qui est une grave préoccupation pour les gestionnaires d'établissements hospitaliers et d'adopter ce qui est une mesure de justice pour ces praticiens ayant des diplômes acquis hors Union européenne, sous réserve bien entendu des différentes conditions énumérées par M. le rapporteur.

Tout cela n'est pas de la responsabilité de l'opposition. Certes, celle-ci soumet traditionnellement au Conseil constitutionnel le projet de loi de financement de la sécurité sociale de l'année suivante, parce qu'elle juge qu'il y a bien des raisons de le faire. Mais l'opposition n'avait absolument pas désigné cet article 51, qui fut censuré par la suite.

On ne peut toutefois que regretter le retard avec lequel vous avez pris en considération ce problème, qui est une préoccupation que je vis à deux titres.

Le premier, c'est que dans le Cantal dont je suis originaire et précisément à Murat, chef-lieu du canton dont je connais bien le député, un hôpital rural a fonctionné durant deux années grâce à deux médecins d'origine étrangère ayant acquis leur diplôme hors Union européenne. Le premier, praticien en exercice, qui, bien qu'étranger, avait obtenu l'équivalence de son diplôme pour l'exercice en France, en assumait la responsabilité. Il a d'ailleurs été naturalisé, ayant connu une professionnelle de santé dans ce même territoire. Le second, qui exerçait sous sa responsabilité en responsabilité restreinte, était également un praticien étranger ayant acquis son diplôme hors Union européenne, qui n'avait pas encore obtenu l'équivalence par la vérification des connaissances. Mais je puis vous assurer que les médecins généralistes établis dans ce chef-lieu de canton se félicitaient amplement de disposer de ces médecins, dévoués corps et âme puisqu'ils étaient pratiquement de garde l'un après l'autre à longueur d'année pour assurer la permanence des soins et des urgences.

C'est pourquoi je tenais à dire à mes collègues de la majorité que j'ai été particulièrement choqué par les propos tenus par leur collègue M. Tian qui expliquait qu'il avait beaucoup de réticence à voter cette proposition de loi : « Comment expliquer aux étudiants que des médecins venus de pays non européens vont occuper les places dont eux rêvent …», disait-il, ajoutant, cette fois à juste raison « …tout en se faisant exploiter par les hôpitaux ? ». Il faudra que nos collègues de la majorité expliquent à M. Tian ce que disait à l'instant M. Préel, à savoir que de nombreux postes sont actuellement inoccupés dans nos établissements hospitaliers publics.

Le plus désagréable est sans doute la façon dont M. Tian a poursuivi, parlant de praticiens connaissant à peine notre langue et « aux compétences approximatives » !

1 commentaire :

Le 29/01/2012 à 00:15, Samia LAKHAL (Dentiste) a dit :

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Bonjour Monsieur Gérard BAPT,

J'ai suivi avec beaucoup d'attention votre intervention et vous remercie. Cependant pour nous les dentistes déjà lésés, cette loi va encore exclure la majorité d'entre nous.

1- Cette loi votée au sénat le 24 janvier 2012 va permettre l'intégration des médecins arrivés après 2004, mais ne va pas permettre l'intégration des chirurgiens dentistes qui sont là depuis 20 ans car :

· Depuis 1999, il n'y a plus de recrutement pour les dentistes dans les hôpitaux et en plus il n'y a pas de service d'odontologie.La profession de dentiste est principalement libérale.

· La seule autre possibilité pour pouvoir exercer notre métier de dentiste est d'intégrer l’université, en se présentant au concours de la première année de médecine PACES et ensuite intégrer la 5ème année, ce qui pour les praticiens que nous sommes est quasiment impossible

2- Les résultats PAE 2011 sont encore désastreux pour les odontologistes, les raisons principales sont connues au CNG.

- Chirurgiens dentistes de 2005 à 2011 : de 0 à 5% de reçus (exception faite pour 2009)

- Médecins : + de 60% de reçus

3- Les besoins de dentistes sont croissants (DRESS -2007, Rapport Berland, etc.) et nous, dentistes «Prêt à l'emploi» et français sommes en situation de blocage et pour certains de chômage !

Pourriez vous nous aider pour sortir de cette impasse ?

Cordialement

Samia LAKHAL

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