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Intervention de Catherine Lemorton

Réunion du 23 novembre 2011 à 15h00
Renforcement de la sécurité sanitaire du médicament et des produits de santé — Article 18, amendement 20

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCatherine Lemorton :

M. Bapt a exposé les motifs de cet amendement. Je vais illustrer sa nécessité par l'exemple de la campagne publicitaire pour la vaccination contre le cancer du col de l'utérus.

L'été dernier, dans des magazines grand public, en pleine page, une jolie jeune fille disait : « J'ai 14 ans, j'aime mon utérus, je me fais vacciner. » Où était le message de santé publique ? Peut-être dans les quelques lignes en petits caractères illisibles… Mais une jeune fille, sur la plage, ne les lira de toute façon pas. Pour ma part, je trouve cela extrêmement choquant et j'espère que cela vous fera réagir aussi.

Je ne dis pas pour autant qu'il ne faut pas vacciner contre le cancer du col de l'utérus. Mais dès qu'on laisse les industriels lancer eux-mêmes des campagnes de vaccination, voyez le message qu'ils envoient. Ce vaccin n'est pas contre le cancer de l'utérus, mais contre celui du col, et pour certains cancers seulement. Et cela ne dispense pas la jeune femme de faire des frottis à partir de 25 ans, donc de pratiquer la prévention primaire.

Bien sûr, le rapporteur fera valoir que désormais, les messages seront vérifiés. Peut-être l'été prochain ne verra-t-on plus une telle campagne. Je m'en félicite.

Mais par ailleurs, il y a des priorités. La rougeole fait 30 000 morts en Europe et l'épidémie gagne notre pays. Mme Pécresse enlève un million d'euros du « matelas » financier de l'INPES qui s'élève à 17 millions d'euros. Mais tout le monde dit bien que la prévention n'est pas suffisante dans notre pays, sur les addictions chez les jeunes, à l'école, dans le monde du travail. Je m'étonne donc qu'on considère que l'INPES a trop de crédits ; ce million d'euros, on aurait pu le lui laisser et l'État s'en serait servi pour lancer des campagnes de vaccination prioritaires.

C'est pour cela que nous vous demandons d'adopter l'amendement n° 20 , véritable disposition de santé publique qui consiste à rendre à l'État le soin de lancer les campagnes de vaccination, comme c'est son devoir régalien.

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