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Intervention de Catherine Lemorton

Réunion du 23 novembre 2011 à 15h00
Renforcement de la sécurité sanitaire du médicament et des produits de santé — Article 1er bis a, amendement 14

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCatherine Lemorton :

Il vise en effet à rétablir l'article 1er bis A introduit par le Sénat, que la commission des affaires sociales de notre assemblée a supprimé.

Il nous paraît nécessaire en effet qu'un rapport soit présenté au Parlement sur la formation d'un corps d'experts indépendants. Il est bien beau d'affirmer sur un mode incantatoire qu'il ne peut exister d'experts indépendants et que si de tels experts existaient, ils seraient incompétents. Donnons-nous plutôt la chance d'évaluer les modalités de création d'un tel corps.

Je citais hier le cas des centres de pharmacovigilance où des professeurs de médecine forment nos futurs médecins, souvent en toute indépendance par rapport à l'industrie pharmaceutique. Je connais même l'un de ces professeurs qui interdit à ses étudiants d'utiliser des stylos ou des T-shirts portant des logos de laboratoires pharmaceutiques. Cela me paraît être une démarche éthique, de nature à respecter l'image du futur médecin.

Je vous donnerai simplement un exemple de l'influence que peuvent avoir ces laboratoires, même à distance. Vous le savez, la qualité du service médical rendu des produits anti-Alzheimer a été revue à la baisse : le SMR a été jugé « faible », à deux voix près – s'il avait été jugé « insuffisant », ces médicaments auraient été déremboursés.

Or celui qui est venu sauver la cause des quatre médicaments anti-Alzheimer prescrits dans notre pays est un professeur connu – peu importe où il exerce, et peu importe de qui il s'agit. Mais, en allant sur le site de la Haute autorité de santé, j'ai pu vérifier que ce professeur n'a pas réactualisé sa déclaration de liens d'intérêts depuis 2006. Et il faut voir cette déclaration ! On n'apprend même pas les sommes perçues. Je parle bien de liens d'intérêts, monsieur le rapporteur, pas de conflits.

En tout cas ce professeur est devenu l'hyperspécialiste des anti-Alzheimer. Je ne porte bien sûr aucun jugement là-dessus – mais c'est toujours la même personne qui intervient ; or il me semble qu'il doit exister d'autres spécialistes des anti-Alzheimer, qui n'auraient pas forcément de liens d'intérêt avec les quatre industries qui commercialisent les quatre médicaments anti-Alzheimer.

Voilà pourquoi il faut rétablir cet article 1er bis A.

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