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Intervention de Jean-Pierre Brard

Réunion du 14 décembre 2011 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2012 — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Brard :

Je m'en tiens à mon propos, monsieur le président, mais je regarde nos collègues et ce que je vois dans leurs yeux vaut tous les discours !

Je peux vous dire, au nom des députés du Front de gauche, que nous sommes fiers du modèle social français que nous avons mis en place en 1945, conformément au programme du Conseil national de la Résistance, et nous tenons à l'améliorer.

Je tiens à dire à tout censeur, tout inquisiteur qui serait tenté par l'idée de clore tout débat sur la politique allemande avant même qu'il n'ait commencé, que le procès en germanophobie qui a été ouvert relève de la malhonnêteté intellectuelle de celui qui se trouve à court d'arguments face à la vérité, même si je ne fais pas miens certains propos qui ont été tenus. Nous n'avons pas les mêmes amis en Allemagne, ni hier, ni aujourd'hui.

L'idée d'une politique d'austérité plus dure et plus rude que jamais se diffuse de la droite au centre de cet hémicycle. Ainsi, les salariés seraient les seuls à devoir supporter les conséquences de ce casino mondial à la spéculation effrénée, et à payer le prix d'une politique fiscale injuste, comme je l'ai démontré au début de cette intervention. Les salariés et les retraités ne portent aucune responsabilité dans cette folie spéculative, et pourtant ce sont eux seuls qui créent les richesses, et non ceux qui se goinfrent de dividendes, bonus et autres stock-options.

Lorsque certains partis politiques prônent une augmentation du temps de travail hebdomadaire à 37 heures payées 35, ils choisissent d'aggraver la crise. Plus de travail réparti sur moins de salariés, cela veut dire plus de chômeurs. La protestation, le sentiment d'injustice et de révolte grandissent aussi bien dans la fonction publique que dans les entreprises du privé.

Les salariés voient leur pouvoir d'achat diminuer et leurs difficultés augmenter à cause de vous. C'est le fait, par exemple, de l'augmentation de la TVA sur le lait ou sur le pain. Qui consomme le plus de pain ? Qui consomme le plus de riz ? Qui consomme le plus de semoule ? Ce n'est pas Mamie Bettencourt, qui, elle, a un régime comportant suffisamment de légumes et de fruits pour préserver sa santé. Ce sont les gens qui n'ont pas de sous. Ce sont eux que vous passez à l'essoreuse.

Qui vient d'augmenter le prix du gaz en prétendant qu'il s'agit du « respect de la loi » ? Rappelez-moi qui est l'actionnaire principal de Suez-Gaz de France ? C'est l'État ! L'État avait donc le pouvoir de ne pas augmenter le prix du gaz, mais il n'a pas pris de décision en ce sens. Au contraire, nous avons assisté à une mise en scène à la télévision laissant craindre une augmentation de 10 % afin que la hausse de 4,4 % finalement retenue provoque une forme de soulagement.

Jaurès disait que la Révolution avait laissé les Français rois dans la cité et serfs dans l'entreprise. La grande ambition de la droite est de laisser les salariés dans cet état de subordination. La droite n'est plus monarchiste, mais elle veut rétablir la corvée des gueux, des manants, des petits et des sans-grades dans le royaume de l'entreprise.

Je l'accorde à M. de Courson, les politiques dures et antisociales d'une droite jouant contre les intérêts du salariat ne sont pas l'apanage du Nouveau Centre, elles font partie du programme de toute la droite, du Front National au Modem, en passant par l'UMP.

Depuis hier et son déplacement dans l'usine de skis Rossignol de Sallanches, Nicolas Sarkozy se présente comme le champion du « produire français ». Il a déclaré : « Je préfère qu'on achète une voiture de marque étrangère produite en France plutôt qu'une voiture de marque française produite à l'étranger et vendue en France. »

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