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Intervention de Henri de Raincourt

Réunion du 13 décembre 2011 à 15h00
Accord france-panama sur les doubles impositions — Discussion après engagement de la procédure accélérée d'un projet de loi

Henri de Raincourt, ministre chargé de la coopération :

Ce n'est pas contradictoire.

Au-delà de la seule relation avec ce pays, ce texte s'inscrit tout à fait, par sa portée, dans le cadre général de notre politique de lutte contre les paradis fiscaux.

Vous connaissez, mesdames et messieurs les députés, son économie générale ; elle est, reconnaissons-le, relativement classique. Pour l'essentiel, c'est la même que celle des conventions analogues qui régissent ces relations entre les États. Elle correspond d'ailleurs tout à fait au modèle-type de l'OCDE.

Il s'agit donc de voir la portée de cette convention au regard de notre politique d'ensemble en matière de transparence et de lutte contre les paradis fiscaux.

Sur un plan général, je sais, bien naturellement, les critiques qui sont faites à l'égard de l'engagement, jugé parfois timide ou lacunaire, des pays développés dans ce domaine. Nous ne nous satisfaisons d'ailleurs pas de la situation actuelle, qu'il y a lieu d'améliorer.

C'est affaire de volonté politique et le cas qui nous intéresse aujourd'hui offre une illustration de la démarche que nous entendons suivre avec obstination, afin de remédier à ce grave problème, particulièrement choquant en ces temps de crise.

Durant l'année écoulée, la France a mis à profit sa présidence du G20 pour faire progresser des résolutions en matière de transparence et de coopération sur le plan fiscal, et le Président de la République a stigmatisé sans détour la tolérance à l'égard de la fraude internationale et appelé l'ensemble de nos partenaires du G20 à combattre ce fléau avec fermeté. Ces positions ne relèvent pas, comme on l'entend dire parfois, de la posture.

La France a établi une liste d'États non coopératifs en matière fiscale. C'est une mesure de contrainte, assortie de lourdes pénalités qui touchent les flux financiers à destination de ces pays. Le résultat en est que près d'une quarantaine d'États ont décidé de lever le secret bancaire et d'échanger avec nous les informations indispensables à l'éradication la fraude.

À ce jour, le Panama figure encore sur cette liste. Toutefois, il a clairement exprimé sa volonté d'en sortir. Les autorités panaméennes mesurent l'intérêt qu'elles ont à respecter des règles de bonne gouvernance universelle. Elles en comprennent la nécessité pour pouvoir valoriser l'atout que représente le canal, qui, traversant le territoire panaméen, relie les deux océans, et pour tirer ainsi le meilleur parti possible de la globalisation.

Conscient de l'enjeu pour la réputation et l'avenir du Panama, le gouvernement panaméen mène des actions appréciables pour se mettre progressivement aux normes requises ; c'est l'une de ses priorités. C'est là, je crois, le meilleur investissement qu'il puisse faire.

Naturellement, il s'agit d'un cheminement.

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