Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Serge Janquin

Réunion du 28 janvier 2009 à 15h00
Autorisation de prolongation de cinq interventions des forces armées à l'étranger — Débat et votes sur une déclaration du gouvernement

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSerge Janquin :

En ce qui concerne la République centrafricaine, je ne puis revenir sur l'enchaînement des événements internes et externes, évidemment en rapport avec le Tchad, le Soudan et l'Ouganda, qui, en septembre 2007, ont conduit le Conseil de sécurité à créer, par la résolution 1778, la MINURCAT, en lui confiant un mandat très complet et très exigeant nécessité par des exactions insoutenables.

Si la situation paraît aujourd'hui un peu moins tendue, l'instabilité de la RCA est patente et le pays profondément divisé. Si la MINURCAT est diminuée, si le dispositif international s'affaiblit, la question de la présence militaire française – de son format et de ses missions – demeure posée. Quelles sont vos intentions à ce sujet, messieurs les ministres ?

Au fond, toutes ces situations africaines, qui sont peu ou prou le produit de la politique africaine de la France depuis la décolonisation – dont un éminent observateur avait un jour dit qu'elle n'était qu'un ravalement de façade avant changement de propriétaire –, posent une question de fond.

À cet égard, que notre collègue du Nouveau Centre, qui a mis en cause tous les parlementaires de l'opposition, sache que je suis très à l'aise. À Lomé, j'avais pris fait et cause pour une autre politique africaine de la France. Certains s'en souviennent. À l'époque, M. Balladur était Premier ministre et M. Mitterrand à l'Élysée. La constance de mon engagement pour cette autre politique me met à l'abri de toute critique.

La question de fond qui se pose est celle-ci : les engagements bilatéraux auprès d'autorités à légitimité démocratique faible sont-ils appelés à se perpétuer ? Autrement dit, la France doit-elle continuer à jouer le rôle d'assureur politique de dirigeants en place, ou qu'elle a mis en place, et qui sont parfois aussi peu respectueux des droits démocratiques les plus élémentaires qu'ils sont par ailleurs organisateurs, inspirateurs et bénéficiaires de réseaux de corruption et de spoliation des peuples ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion