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Intervention de Anny Poursinoff

Réunion du 17 novembre 2011 à 9h30
Précarité professionnelle des femmes — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnny Poursinoff :

Cela entraîne aussi des situations de mal logement. Ce sont à ces femmes que l'on propose des emplois sous payés et elles doivent quitter leur foyer à l'heure où leurs enfants se lèvent ou en partir au moment où ils rentrent de l'école. Inutile de démontrer l'angoisse des enfants et de leur mère.

Nos collègues socialistes nous proposent une série de mesures pour diminuer la précarité dans les structures de services à la personne. En effet, la qualité de service va de pair avec la qualité des conditions de travail. Il serait par conséquent indispensable, même si ce n'est pas prévu dans la proposition de loi, que les temps de transport soient inclus dans les heures rémunérées.

Il ne faut pas s'arrêter en si bon chemin. La grande distribution, les entreprises de nettoyage et les structures de santé doivent aussi veiller à ce que leurs salariées travaillent dans les meilleures conditions possibles en prenant en compte toutes les pénibilités, qu'elles soient physiques ou psychiques.

De plus, nous le savons bien, organiser la précarité, les temps de travail coupés, c'est aussi désorganiser l'action collective donc les mobilisations syndicales. Aussi, la proposition de loi de nos collègues socialistes prévoit des mesures qui peuvent limiter le temps partiel subi. Mais le label d'inclusion sociale et les pénalités prévus seront-ils suffisants pour interdire aux entreprises de recourir aux temps très partiels, de morceler les emplois, de salarier des personnes au-dessous du seuil de pauvreté ? On peut craindre que cela ne soit pas suffisant. Pourtant, le Gouvernement trouve que même cette proposition de loi est trop extrême.

En ces temps de crise où les risques de précarisation de l'emploi sont accrus, il faut redonner au politique la primeur sur l'économie. Le travail, oui, mais pas à n'importe quel prix. Contrairement à ce que dit le Président de la République, nous ne pensons pas qu'on redonne de la dignité avec sept heures de travail obligatoires, mais plutôt en assurant des salaires décents et des conditions de travail correctes. Pour cela, il faudrait déjà faire respecter le code du travail, avec des inspecteurs du travail en nombre suffisant.

Quant à la lutte contre les discriminations professionnelles entre les femmes et les hommes, nous le savons, elle passe aussi par une refonte du congé parental et, vous l'avez rappelé, monsieur Sirugue, un véritable service public de la petite enfance. Encore faut-il s'en donner l'ambition, ce qui n'est pas le cas du gouvernement actuel. J'ai eu plusieurs fois l'occasion de le déplorer.

Pour conclure, je veux moi aussi inciter mes collègues de droite à lire le livre de Florence Aubenas, Le quai de Ouistreham.

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