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Intervention de Jean-Claude Sandrier

Réunion du 16 novembre 2011 à 11h00
Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Claude Sandrier :

Malheureusement, une nouvelle fois, lorsqu'on veut pratiquer une politique d'austérité, on s'adresse d'abord aux familles qui sont le plus en difficulté. Ainsi, après la taxation des mutuelles, nous assistons à la restriction des prestations sociales. Et désormais avec les jours de carence, on a l'impression que vous punissez tout le monde : au prétexte qu'il y aurait une fraude – qui reste d'ailleurs à préciser, on parle de 5 à 7 % - on punit l'ensemble des salariés, ce qui est insupportable. Les familles moyennes et les couches modestes sont appelées à payer les conséquences de fautes dont elles ne sont pas responsables.

Tous les économistes savent qu'une politique d'austérité mène à une baisse de la croissance. Les différentes politiques d'austérité mises en oeuvre depuis 2008 produisent leurs effets, à commencer par une baisse de croissance. La Grèce en a été la première victime, mais c'est maintenant le cas de tous les autres pays. Ces mesures sont contreproductives au moment où il faudrait relancer la croissance.

Par ailleurs, comptez-vous mettre un terme au scandale des agences de notation ? Il s'agit en effet d'une question de démocratie. Aujourd'hui, trois agences privées qui sont les bras armés des marchés financiers, décident des choix politiques d'un pays. Des intérêts privés dictent les choix de politiques publiques. Mais qui élit ces agences ? Quelle légitimité ont-elles ? Vous considérez ces agences comme des thermomètres ne faisant qu'évaluer la température. Ce n'est pas seulement ça : quand ce sont des agences privées qui fabriquent le thermomètre, qui en font la lecture et qui sont inféodées à ceux qui donnent la fièvre, je considère que la valeur de ce thermomètre est nulle.

Enfin, on entend dire qu'il faut laisser circuler librement les capitaux car cela permet le développement de l'économie. Or, les experts ne sont pas d'accord entre eux sur la proportion de capitaux qui circulent et qui favorisent le développement économique. 80 % à 95 % de capitaux circulant aujourd'hui dans le monde ne le font qu'à des fins spéculatives. Il faut absolument arrêter la circulation des capitaux qui ne servent pas le développement économique.

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