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Intervention de Gérard Longuet

Réunion du 9 novembre 2011 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2012 — Défense

Gérard Longuet, ministre de la défense et des anciens combattants :

Certes, mais je voulais dire par là que des personnes ayant des convictions proches des vôtres considèrent que cela peut être une solution pour un équipement municipal majeur.

Le PPP a une force : il permet d'avoir un interlocuteur unique, responsable, qui oblige l'État, ou une collectivité locale, à tenir sa parole. Nous savons tous - car, à un moment ou à un autre, nous avons eu affaire à des maîtrises d'ouvrage - qu'en cours de route, les projets dérapent : la décision initiale est toujours remise en cause par des considérations sur l'opportunité de faire un peu mieux, plus intégré, plus écologique, plus grand, plus diversifié. Le PPP a cette vertu d'obliger le commanditaire du projet à définir son objectif et à s'y tenir. Le partenaire privé met sur la table tous les coûts, sans en dissimuler aucun, et s'en tient au contrat. Cela permet de savoir exactement où l'on va.

C'est la raison pour laquelle la formule du PPP a été retenue et cette décision qui a été prise avant moi, je l'assume totalement. Le chantier de construction ne représente que 700 millions d'euros, je suis d'accord avec vous, monsieur Cazeneuve, mais un bâtiment vide n'est rien. Il est appelé à accueillir 9 000 personnes et à vivre ; et pour cela il faut organiser les télécommunications, les services, l'entretien, la vie quotidienne. Parce qu'il y a un interlocuteur unique qui garantit un prix pour l'ensemble de ces prestations, l'État peut être rassuré et établir un équilibre. Je ne vais pas entrer ce soir dans un débat à ce sujet. Comme j'ai proposé de le faire hier en commission, je peux vous fournir par écrit la démonstration que le coût n'est pas de 16 500 euros par poste de travail contre 13 500 euros.

Quant à la question des 200 millions, elle ne me paraît pas pertinente. Si l'État était promoteur immobilier, il pourrait peut-être gagner plus. Mais telle n'est pas sa vocation. D'ailleurs, lorsqu'il endosse ce rôle, il échoue. Je n'aurai pas la cruauté de vous rappeler les conditions dans lesquelles les locaux de l'Imprimerie nationale, rue de la Convention, ont été vendus puis rachetés pour accueillir des services du ministère des affaires étrangères.

Au ministère de la défense, nous sommes basiques : nous aimons savoir ce que nous allons payer et ce que nous allons économiser. Et s'il y a des problèmes, ce sera le partenaire qui aura à les résoudre et non pas nous. Notre métier est de pouvoir faire la guerre et combattre les ennemis de la France, pas d'assumer ce type de difficultés.

Je tiens à remercier Philippe Folliot, avec qui je suis en plein accord, pour l'hommage qu'il a rendu aux combattants. Je sais quelles sont ses convictions, ce n'est pas une surprise pour moi.

S'agissant des recettes exceptionnelles, il n'y a pas de risques pour 2011 et 2012. Pour l'avenir, qu'il y ait des craintes, oui. Mais l'avenir, à qui appartient-il ? Il appartient à ceux qui font des efforts et, au ministère de la défense, nous faisons des efforts de productivité. Nous apportons ainsi notre contribution à la construction d'un avenir radieux pour notre pays.

Philippe Vitel a évoqué la question des 16 000 emplois, à laquelle j'ai déjà répondu pour dissiper les craintes. En ce qui concerne l'évolution des dépenses militaires en Europe, je partage son inquiétude. Je ne connais pas la proposition Barnier, nous allons nous pencher dessus. Quant à la réalité franco-britannique, je n'y reviens pas. Je connais, monsieur Vitel, votre attachement personnel aux questions de défense en tant que vice-président de la commission de la défense et en tant qu'élu de Toulon. Il n'y a pas de malentendu, je sais que vous soutenez ce budget parce qu'il correspond aux réflexions que vous avez vous-même conduites.

Patricia Adam a évoqué la contribution de 2 millions d'euros demandée au ministère de la défense pour l'élargissement de l'EPIDE. Je ne peux pas dire que ce soit la meilleure nouvelle possible pour le ministère sur le plan des principes, car nous ne sommes en rien gestionnaires de cet établissement qui relève du ministère du travail et que nous n'avons jamais mis un sou dans ce projet, même s'il porte en quelque sorte notre signature avec son intitulé équivoque d'« Établissement public d'insertion de la défense ». Mais, après tout, voilà qui fait parler de notre ministère et en bien : ces 2 millions qui nous sont demandés, je les mettrais sur le budget dédié à la communication si je devais faire de la comptabilité analytique. (Sourires.)

S'agissant des restes à payer, s'ils sont spectaculaires, c'est qu'ils s'insèrent dans une loi de programmation qui s'étale sur une dizaine d'années pour certains équipements.

Quant aux crédits de recherche et de développement, ils sont maintenus. À l'exception du secteur spatial, qu'évoquait Yves Fromion, vous verrez que l'évolution budgétaire en ce domaine s'insère dans une continuité qui a des bases solides. Il en va de même pour les crédits de fonctionnement. J'apporterai des réponses à propos des 100 millions mardi prochain, comme j'en ai pris l'engagement.

Enfin, je tiens à préciser que je ne constate pas de décalage dans les programmes physiques. L'ampleur du budget d'équipement, qui s'élève à 16 milliards, permet d'accepter que certains programmes évoluent à un rythme moins rapide que d'autres, ce qui nous autorise à avoir des reports.

Bernard Cazeneuve a affirmé que nous ne pourrions rattraper la diminution de 3,5 milliards que nous avons connue en 2008.

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