Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Gérard Longuet

Réunion du 9 novembre 2011 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2012 — Défense

Gérard Longuet, ministre de la défense et des anciens combattants :

Nous aurons l'occasion en commission d'approfondir cette question.

M. Philippe Nauche, rapporteur pour avis pour le soutien et la logistique interarmées, a eu l'élégance de considérer qu'il se ralliait à la position de sa commission et je l'en remercie. Je répondrai tout à l'heure à M. Cazeneuve sur le projet Balard.

Je tiens à préciser qu'il n'y a pas, au ministère de la défense, une idéologie de l'externalisation. Il y a un regard permanent sur la meilleure façon d'organiser le service public. Le service public, c'est la régie. Cela peut être la régie optimisée, rationalisée. Notre devoir absolu est de comparer, mais cela n'a rien à voir, je le répète, avec une idéologie de l'externalisation. Le chiffre de 16 000 emplois évoqué par l'un d'entre vous fait partie du mythe de l'externalisation. Il n'a tout simplement aucun fondement. Il est vrai, monsieur Vitel, que 16 000 emplois externalisables ont été envisagés au début de la réflexion sur la RGPP et vous avez eu raison de le rappeler. Mais, lors d'une réunion territoriale au sein de la base de défense de Toulon à laquelle vous assistiez, nous avons eu une très belle démonstration de la régie optimisée pour la restauration de la base aéronautique navale de Hyères. Vous avez pu constater que nous avions l'esprit ouvert. Dès lors qu'il y a une solution, nous l'adoptons. Aucune menace ne pèse donc sur ces 16 000 emplois.

Je vous remercie également, monsieur Nauche, de rappeler que nous avons des missions civiles que nous ne facturons pas à leur juste prix aux administrations qui en bénéficient. Je saurai m'en souvenir dans les réunions interministérielles ! (Sourires .)

À Jean-Louis Bernard, je dirai que sa formation et son expérience de médecin transparaissaient dans son intervention, en particulier lorsqu'il a manifesté son intérêt pour les blessés et les efforts qui peuvent être accomplis en leur faveur. À cet égard, j'indique que le projet d'appartements pour les familles sur le site de Percy, projet modeste mais significatif, est en cours de réalisation. Quant aux efforts en faveur de l'armée de terre, toutes vos demandes sont légitimes et s'inscrivent dans le cadre de ce budget, soyez-en assurés.

Mme Lamour est intervenue sur la marine avec une compétence qui force l'admiration du ministre que je suis. Nous avons en effet un problème de pétrolier ravitailleur, mais je la rassure car il y aura une continuité entre la génération qui vieillit et la nouvelle. J'y suis d'autant plus attaché que l'un de ces bâtiments porte le nom de mon département, la Meuse. Et je souhaite que le La Meuse soit relayé un jour, car il a rendu d'honnêtes services. Vous avez évoqué l'arrivée du Dixmude, de la frégate Aquitaine. Vous avez également parlé du sujet majeur de l'environnement. Le ministère de la défense, quand cela est possible, prend des mesures en faveur du respect de l'environnement, en particulier pour les projets de déconstruction.

M. Viollet s'est exprimé dans des termes qui me paraissent être ceux d'un homme responsable s'intéressant à la défense et voulant, par son intervention, laisser une sorte d'héritage. Vous avez fait le choix, monsieur le député, de ne pas vous représenter, choix que je respecte et qui est suffisamment rare en politique pour être souligné. Mon ami député de Nancy, André Rossinot, avait fait le même choix, pour être maire à temps plein. Quant à mon ami Claude Gaillard, il l'a fait pour laisser place à un jeune. Vous voyez que les hommes politiques savent faire preuve d'esprit de responsabilité et savent transmettre le témoin. Et si vous le transmettez à la majorité, nous ne vous en voudrons pas. (Sourires .)

Vous avez évoqué l'armée de l'air. En ce qui concerne le drone de moyenne altitude longue endurance, nous avons la volonté d'assurer cette situation intermédiaire. Nous avons vu que c'était un point faible, même si le Harfang a rendu des services en Libye qu'il ne faudrait pas sous-estimer ni dévaloriser. Notre dispositif actuel est insuffisant, parce qu'il n'est pas prospectif, mais il fonctionne. En revanche, nous allons nous engager dans un nouveau programme qui devrait nous permettre, à nous Européens, à partir d'une base française, d'être présents dans ce dispositif.

Vous avez évoqué une demande d'assouplissement de la gestion financière des OPEX ; c'est un sujet extrêmement technique, mes collaborateurs en ont pris note. C'est en effet un service que vous nous rendez pour les futures réunions interministérielles. Je ne reprendrai pas l'ensemble de vos autres observations, qui témoignent d'un véritable professionnalisme mais relèvent davantage de travaux en commission.

François Cornut-Gentille a eu raison d'évoquer les mois à venir. Ce qui est formidable, dans ce débat, c'est que tout le monde reconnaît que l'armée française est au rendez-vous et que le système de commandement fonctionne, du commandement politique au commandement technique. Nous ne sommes plus dans la situation de Daguet, où nous accompagnions en suiveurs, pour être les premiers intervenants. Et cependant une inquiétude se dessine : les uns se demandent si l'effort actuel se poursuivra et les autres, qui ne disent rien sur l'effort qu'ils seront prêts à faire, s'inquiètent pour l'avenir. Il existe une solution simple, messieurs de l'opposition : soutenez notre majorité pour assurer la continuité de ce programme. (Rires et applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

En effet, les mois à venir sont importants. Indépendamment du contexte politique, ils sont essentiels en raison du débat stratégique par le biais du Livre blanc. Et nous formons le voeu que ce soit un vrai débat national, associant non seulement les militaires, mais tous ceux qui ont la passion de notre pays et qui veulent qu'il soit en mesure d'assumer ses responsabilités.

Vous avez évoqué des pistes : le franco-britannique. Nous aurons une rencontre le 2 décembre prochain. Sur la coopération en matière de dissuasion, il y aura de véritables avancées et, en ce qui concerne le drone, une consolidation pour le projet de moyen terme, c'est-à-dire le projet 2020.

La DGA est le dernier outil de politique industrielle, avez-vous dit. C'est tout à fait vrai. À titre personnel, je regrette que nous n'ayons pas toujours le temps d'approfondir ce que devrait être une politique industrielle. Votre collègue Alain Rousset a soulevé un point intéressant. On veut à la fois de la rationalité et de la concurrence, de l'économie avec les achats sur étagères et une maîtrise des filières. C'est un débat industriel majeur.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion