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Intervention de Damien Meslot

Réunion du 9 novembre 2011 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2012 — Défense

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDamien Meslot :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, l'année 2011 a été marquée par un engagement opérationnel très important de nos armées, notamment sur les théâtres d'Afghanistan, de Côte d'Ivoire et de Libye.

Nos forces armées ont fait preuve d'une réactivité et d'un professionnalisme unanimement reconnus, tout en poursuivant leurs activités quotidiennes au service de la sécurité des Français sur le territoire national comme à l'extérieur de nos frontières. Cette performance, qui a permis à notre pays d'assumer pleinement ses responsabilités sur la scène internationale, est d'autant plus remarquable qu'elle s'est accompagnée d'un rythme soutenu de réformes avec la généralisation des bases de défense ou la signature du regroupement de l'administration centrale et des états-majors sur le site de Balard.

Ces réformes et ces adaptations nécessaires dans un monde en mouvement se traduisent aussi sur le plan budgétaire. La stratégie définie en 2008 par la loi de programmation militaire 2009-2014 est ainsi confirmée en 2011, puis pour 2012 : les économies dégagées par les réductions d'effectifs et la rationalisation des soutiens sont redéployées au profit de l'équipement de nos forces et de la condition du personnel civil et militaire.

Je me félicite de cette position car, malgré la nécessaire maîtrise des finances publiques et dans un environnement que nous savons difficile pour la France comme pour nos voisins, les ressources allouées à la défense nationale sont conformes au budget triennal et aux orientations de la loi de programmation militaire 2009-2014.

Pour cela, le budget de la défense a concentré ses efforts d'économies sur la diminution des effectifs de la défense et sur l'augmentation des cessions immobilières, qui s'élèveront en 2012 à plus de 160 millions d'euros. Le montant des économies réalisées sur les crédits de la défense pour 2012 s'élève à 180 millions d'euros.

Si les économies budgétaires sont une nécessité absolue, je me félicite que cette politique de rigueur ne soit pas menée au détriment des grands enjeux de la défense, et notamment du financement de nos missions extérieures ni aux dépens de la modernisation de nos matériels de combat et de dissuasion.

Ainsi, nos efforts de modernisation des équipements et des matériels s'élèveront à 16,5 milliards d'euros en 2012 contre 16 milliards en 2011. Nous pourrons par conséquent poursuivre la modernisation de nos armées ainsi que la consolidation de notre industrie de défense, dont les emplois sont implantés sur le territoire national.

J'insiste plus particulièrement sur ce point car le renouvellement de nos programmes d'armement et la modernisation de nos équipements contribueront à nous rendre encore plus performants sur le théâtre des opérations, à faire de la France un pays aux équipements militaires de très haute technologie, et à réduire ainsi le nombre de pertes humaines dans les conflits où nous sommes engagés.

Ces crédits seront notamment utilisés pour la construction d'une frégate multimissions, de trois hélicoptères Caracal dont nous connaissons les grandes capacités en manoeuvre, mais également de matériels structurants comme les 11 avions Rafale, les 6 hélicoptères Tigre, ou les 5 avions de transport CASA 235, ou pour la mise en chantier de l'exceptionnel bâtiment de projection et de commandement porte-hélicoptères Dixmude.

Avec un financement de la recherche-développement de 3,5 milliards d'euros, la défense nationale continuera de susciter et d'accompagner l'innovation technologique, moteur essentiel de croissance et de développement économique.

Si la modernisation de nos équipements est une priorité, le financement des opérations extérieures est aussi nécessaire. Le budget 2012 maintient ce financement, qui permettra de faire face à de nouveaux dangers qui pourraient menacer certaines régions, voire l'équilibre de la planète, ou fragiliser nos intérêts.

Avec 630 millions d'euros, les OPEX continueront de recevoir des crédits conformes à la loi de programmation militaire et ne pâtiront d'aucune réduction.

De plus, je me félicite que les surcoûts des opérations extérieures, dus notamment à notre fort engagement cette année en Libye, évalué à près de 350 millions d'euros, soient financés intégralement sur la réserve de précaution ministérielle, comme s'y est engagé le Premier ministre. Ainsi ces surcoûts ne provoqueront pas d'augmentation des dépenses sur le budget de la défense, et je m'en réjouis.

Telles sont les orientations budgétaires que je privilégie dans les crédits de la défense, que je voterai sans aucune réserve. Il s'agit d'un bon budget pour la France, monsieur le ministre, et je tiens à vous en féliciter.

Au-delà des chiffres, il y a les hommes. Je tenais à rendre hommage à nos soldats, à nos personnels civils qui, au sein de la défense nationale, effectuent un travail si difficile et souvent au péril de leur vie. Je tenais à rendre hommage à leur bravoure, à leur dévouement et à leur professionnalisme.

Tout comme le budget de 2011,celui de 2012 donne à nos soldats les moyens d'accomplir leurs missions partout où cela sera nécessaire, partout où l'enjeu sera la paix et la liberté, partout où les intérêts de la France sont en jeu. Il donne à notre armée les moyens d'agir, pour que la France conserve son rang dans le concert des nations. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

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