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Intervention de Philippe Vigier

Réunion du 9 novembre 2011 à 15h00
Débat sur les conclusions du sommet européen du 26 octobre et du g20 des 3 et 4 novembre 2011

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

Monsieur le président, monsieur le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, monsieur le ministre de la ville, mes chers collègues, en adoptant l'accord consécutif au sommet européen du 26 octobre 2011 sous l'impulsion du couple franco-allemand, les dix-sept États membres de la zone euro sont parvenus à préserver l'Europe d'un emballement de la crise des dettes souveraines.

Ce plan de sauvetage obtenu au forceps, c'est avant tout l'expression d'un destin en commun assumé. C'est à nos yeux une nouvelle étape pour l'Europe.

Donner le moindre signe de faiblesse sur notre capacité à maintenir la cohésion de la zone euro, et sur notre volonté de poursuivre la construction européenne, aurait immédiatement entraîné la chute de l'Irlande, de l'Italie, de l'Espagne et du Portugal.

Je le dis sans détour, si demain l'Europe devait s'effondrer, il n'y a aucune raison pour que la France puisse y échapper.

C'est pourquoi le groupe Nouveau Centre tient une nouvelle fois à saluer l'énergie et la force de conviction déployée par la France, par le Président de la République, et par vous-même, monsieur le ministre, pour éteindre l'incendie.

Ce plan de sauvetage, c'est également la démonstration que la solidarité européenne a un sens. Le G20, à nos yeux, est un succès.

L'effacement de la moitié de la dette de la Grèce qui a été demandé aux banques constitue une avancée majeure. Le groupe Nouveau Centre avait d'ailleurs conditionné son soutien à la participation de la France à ce plan à l'existence d'un accord formel des banquiers sur leur participation à l'aménagement de la dette grecque.

Si nous regrettons que le fonds de stabilité financière européen ne puisse pas jouer le rôle d'une banque centrale, ainsi que l'aurait souhaité la France, nous tenons à saluer l'avancée majeure que constitue son renforcement, à hauteur de 1 000 milliards d'euros.

Cette décision démontre une volonté sans faille de la zone euro d'enrayer la crise de la dette. Elle doit être mise en oeuvre sans délai pour faire face à l'aggravation de la situation, notamment en Italie, où, comme chacun le sait, que l'exposition des banques françaises est cinq fois plus importante qu'en Grèce.

Après les deux premiers plans d'aide d'urgence à la Grèce, nous sommes enfin parvenus à un accord crédible, à condition que nous puissions maintenant avoir des garanties sur la mise en oeuvre des mesures de rigueur par la Grèce, dans les plus brefs délais, afin de faire taire les spéculateurs.

Le groupe Nouveau Centre insiste également sur la nécessité d'obtenir également des garanties sur l'augmentation des fonds propres des banques.

L'incendie est éteint, mais le feu couve toujours. C'est pourquoi il est urgent de fixer un cap clair pour l'Europe.

À mots couverts, nous avons entendu le Président de la République évoquer, la semaine dernière, la nécessité d'aller vers plus de fédéralisme.

Les dix-sept chefs d'État et de gouvernement de la zone euro se sont d'ailleurs engagés dans cette voie, puisqu'ils ont réaffirmé, à l'issue du sommet du 26 octobre, qu'ils devraient tous adopter une règle d'or d'équilibre budgétaire d'ici à la fin de l'année prochaine.

Le Nouveau centre avait formulé cette proposition dès 2007, avant même que la crise de la dette souveraine ne menace l'économie mondiale.

Les socialistes espagnols et allemands ont déjà su mettre leur divergences de côté pour voter cette règle d'or. Nos collègues français feraient bien de le faire. À vous aujourd'hui, mes chers collègues socialistes, de mettre un instant vos postures partisanes en sourdine et nous rejoindre sur cet enjeu crucial.

Nous, nous disons qu'il est temps de franchir le cap du fédéralisme.

Nous formulons trois propositions simples.

Tout d'abord, que les États membres de la zone euro soumettent leurs propositions de budget à la Commission européenne avant qu'ils ne soient présentés aux parlements nationaux.

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