Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de David Douillet

Réunion du 27 octobre 2011 à 15h00
Commission élargie : commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire, commission des affaires culturelles et de l'éducation

David Douillet, ministre des sports :

Si. C'est pourquoi je veux créer, au sein du ministère, une cellule dont le rôle sera de conseiller les collectivités locales. Cette cellule référent, véritable source d'informations et d'expertise, les aiguillera dans le choix du projet, du montage financier et de ceux qui réaliseront l'équipement.

Monsieur Berdoati, les 50 millions d'euros dédiés à l'équipement des grandes salles n'ont pas disparu ! Une commission de labellisation aidera les collectivités à porter les projets. Elle vérifiera la pertinence du modèle économique et du choix architectural, tant dans sa jauge que dans sa conception. Et c'est elle qui autorisera le versement de ces crédits.

J'ai déjà rencontré Patrick Braouezec au sujet de la piscine d'Aubervilliers. Il a malheureusement vu partir la Fédération française de natation mais continue de défendre ce projet. Compte tenu de la décision de la fédération – que je vérifierai tout de même auprès de son président, M. Francis Luyce –, les dimensions de cette piscine seront revues à la baisse mais le Grand Paris a besoin de cette structure dont l'emplacement, à côté du Stade de France, est judicieux.

Il faut toutefois se rappeler que les piscines coûtent très cher : il convient donc d'étudier avec beaucoup de soin leur modèle économique. M. Braouezec est très ouvert sur la question : il est favorable à des activités annexes procurant des ressources supplémentaires pour compenser des coûts d'exploitation forcément élevés.

Nous procédons actuellement à l'audit d'un schéma de cohérence territoriale qui prend en compte les programmes d'équipement : nous avons trop souvent assisté à une répartition aléatoire d'équipements qui coûtent très cher à construire comme à entretenir. Cet éparpillement va à l'encontre du bon sens. Il est temps de procéder à une rationalisation : la réforme territoriale devrait nous y aider. L'ère de l'élu qui se fait plaisir en construisant telle ou telle structure est finie ! Il faut mutualiser les efforts et ne plus construire chacun de son côté de petites installations qui ne répondent même pas à la demande des citoyens. Le savoir-nager est obligatoire au collège : nous devons tout mettre en oeuvre pour mener à bien le plan piscine, engagé à l'échelle nationale et rendu nécessaire par le vieillissement des structures existantes. La réforme de la construction et celle des méthodes d'exploitation permettent aujourd'hui de baisser le coût de piscines ; 26 % des subventions d'équipement du CNDS y seront consacrés.

Je suis évidemment favorable à une télévision sportive dans le cadre de l'ouverture des canaux de la TNT : cela fait des années que je me bats en ce sens. Chacun connaît ici la discipline dont je suis issu. Je sais ce qu'est la prééminence de certains sports sur les autres : j'en ai moi-même souffert comme consultant ou commentateur. Cette situation est anormale.

J'ai commencé à expliquer au ministre de la culture que le monde sportif français ne se limite pas à deux ou trois disciplines. Le milieu de la télévision doit s'ouvrir, d'autant que les Français s'intéressent à toutes sortes de disciplines dès lors que le maillot de l'équipe de France est présent. Il est vrai que, culturellement, le milieu de la télévision demeure imperméable à ce fait. Nous luttons donc. La multiplication des chaînes a certes amélioré la situation mais insuffisamment, d'autant que le comportement des téléspectateurs peut conforter cette timidité : le moindre match de football fait trois fois plus d'audience que le championnat du monde d'une de nos disciplines olympiques. Même le modèle économique de l'audiovisuel public demeure trop dépendant de la publicité : tant qu'il sera contraint d'assurer un certain niveau d'audience pour garantir ses ressources publicitaires, ses choix resteront malheureusement les mêmes que ceux de l'audiovisuel privé.

Il faut savoir également que le coût d'une chaîne sportive s'élèvera au moins à 15 millions l'an : son modèle économique devra tenir la route ! Il ne faudrait pas que ce projet se retourne contre le monde du sport, notamment contre le Comité national olympique et sportif français Il s'agit donc d'être prudent.

Voilà quinze ans que je me bats également pour la retraite des sportifs de haut niveau : comment n'y serais-je pas favorable ? Le nombre de trimestres prévu – 16 – ne me satisfait pas, mais il faut savoir que le dispositif sera révisé dans quatre ans : en attendant, il faut évaluer le coût de la mesure, ce qui implique de connaître le nombre de sportifs concernés. Mon souhait est de parvenir à six années, la durée moyenne de la carrière d'un athlète. Le projet actuel constitue toutefois une avancée majeure car, jusqu'à présent, tous les sportifs qui n'ont pas cotisé devront travailler très tard alors même que la pratique intensive du sport les a parfois abîmés. Lorsque Jean-François Lamour était ministre, nous étions parvenus à une très bonne solution qui, malheureusement, n'a pas été retenue par son successeur. Nous y arrivons enfin !

S'agissant de la professionnalisation de l'encadrement des clubs amateurs et de la réglementation mise en place par la Fédération française de cyclisme, peut-être pourrait-on trouver une solution intermédiaire. Je comprends la position du président de la fédération, David Lappartient, que je rencontrerai prochainement : lorsqu'un club amateur, fonctionnant avec des bénévoles, se met à engranger les bons résultats, il peut rapidement se retrouver aux portes du professionnalisme, confronté à de nouvelles exigences, avec l'intervention de partenaires privés et l'apparition de contraintes en termes d'image. Je sais que le président Lappartient aspire à favoriser la montée en excellence de ces clubs. Toutefois – et même si le ministre n'a pas à s'ingérer dans les affaires d'une fédération –, je lui conseillerais de prévoir une phase transitoire entre le statut de club amateur et celui de club professionnel, par exemple en ne rendant pas obligatoire le statut de salarié pour l'ensemble du personnel d'encadrement.

Monsieur Nayrou, vous estimez que le sport a disparu des écrans radars de l'État dans nos territoires.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion