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Intervention de Roland Muzeau

Réunion du 2 novembre 2011 à 15h00
Questions au gouvernement — Situation de la zone euro

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRoland Muzeau :

Monsieur le Premier ministre, il aura fallu treize grèves générales pour que le Premier ministre grec, Georges Papandréou, se décide enfin à entendre le peuple grec, qui réclame depuis des mois l'organisation d'un référendum. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)

L'annonce de cette consultation a soulevé une incroyable vague de protestations. La démocratie fait peur aux marchés, à tous ceux qui défendent les intérêts de ces derniers et des spéculateurs contre la volonté des peuples. En France, en 2005, nous avons eu une autre illustration de ce mépris.

Mais quel peuple peut accepter d'être privé de parole ? Quel peuple peut accepter de se soumettre sans broncher à la troïka du FMI, de la BCE et de la Commission européenne ? Quel peuple peut accepter sans rien dire le sacrifice de son avenir et de celui de ses enfants ?

Nous proclamons notre solidarité sans faille avec le peuple grec, mais nous dénonçons également le piège qui lui est tendu. Car l'objectif des dirigeants européens est désormais d'imposer aux Grecs une alternative impossible, de les sommer de choisir entre la peste et le choléra : accepter un plan d'austérité insoutenable ou bien sortir de l'euro – une sortie qui se solderait, bien entendu, par un désastre économique. Ce chantage est intolérable. Contrairement à ce qu'affirme Nicolas Sarkozy, le plan arrêté la semaine dernière n'est pas « la seule voie possible ». Il l'est d'autant moins que cette voie est en réalité une impasse.

Nous avons formulé des propositions alternatives : il faut d'urgence remettre en cause l'indépendance de la BCE (« Très bien ! » sur les bancs du groupe GDR), mettre en place une grande banque publique européenne, taxer les transactions financières, interdire les pratiques spéculatives qui ruinent nos économies et sortir des traités de Maastricht et de Lisbonne. (« Très bien ! » sur les bancs du groupe GDR.)

Monsieur le Premier ministre, abandonnez vos dogmes ! L'Europe a les moyens de sortir de cette crise. Quand donc vous déciderez-vous à mettre en oeuvre un plan dicté par l'intérêt général et la solidarité, plutôt que par l'écrasement des peuples et la soumission aux marchés ? (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR.)

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