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Intervention de Laurent Wauquiez

Réunion du 2 novembre 2011 à 9h30
Cessation de mandat et remplacement d'un député — Recherche et enseignement supérieur

Laurent Wauquiez, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche :

Monsieur Touraine, quand on examine les crédits octroyés à l'enseignement supérieur et à la recherche, on doit procéder à une double comparaison de bon sens. Tout d'abord, la comparaison dans le temps : globalement, et concernant entre autres la recherche, pendant tous les précédents quinquennats – y compris sous Lionel Jospin et Jacques Chirac – l'augmentation des moyens dédiés à la recherche s'élevait, en moyenne, à 200 ou 250 millions d'euros. C'est simple et net. Cela figure dans les rapports validés, à l'époque, par mes prédécesseurs socialistes. Sur la période qui vient de s'écouler, l'augmentation des moyens consacrés à la recherche a été de 627 millions d'euros, soit un triplement du rythme.

Une seconde comparaison peut être faite, qui est aussi de pur bon sens et qui consiste à regarder ce qui se passe autour de nous. D'une part, dans les autres périmètres de l'action gouvernementale, de gros efforts sont demandés à tous les acteurs. Situons-nous, d'autre part, à l'échelle européenne. Regardons ce qui se passe en Espagne – et j'aurais souhaité en parler à Mme Karamanli qui connaît bien ce pays –, en Italie et dans les autres pays ! Seuls deux pays européens maintiennent leur effort de recherche : la France et l'Allemagne.

Enfin, je vous remercie, monsieur Juanico, d'avoir souligné mon investissement durable concernant les conditions de vie des étudiants, sujet auquel je suis très attaché et que je souhaite pouvoir continuer à faire progresser.

Nous devons, premièrement, veiller à ce que davantage de familles puissent bénéficier d'une aide à la poursuite d'études. Nous comptions 450 000 étudiants boursiers, nous en sommes à 600 000.

Nous devons, deuxièmement, veiller à ce que les classes moyennes modestes qui s'arrêtaient, jusque-là, aux portes de l'accès aux bourses et de l'ascenseur social soient mieux prises en considération. Avant la réforme que nous avons faite, au-dessus d'une fois et demie le SMIC il n'était pas possible d'obtenir une bourse. Aujourd'hui, le seuil par foyer est fixé à 3,3 fois le SMIC, ce qui permet de toucher de mieux englober les classes moyennes modestes, et Dieu sait si, dans votre département, elles en ont besoin ! Vous ne pouvez, donc, je le pense, que souligner cette avancée !

Je vous remercie du soutien que vous avez apporté au dixième mois de bourse. Prendre une telle mesure n'a pas été facile. C'est évidemment un engagement pérenne. Mais il y a tout le reste ! Il y a le logement étudiant, pour lequel nous avons, là aussi, intensifié le rythme. Il y a la bataille pour le numérique, afin que nos étudiants puissent accéder aux tablettes numériques, aux ordinateurs portables et aux abonnements internet. Se pose, enfin, la question de la santé des étudiants. J'en discute en ce moment avec les mutuelles étudiantes.

Somme toute, et je l'ai bien compris en écoutant, notamment, l'intervention de M. Touraine, les choses ont beaucoup bougé en cinq ans. Il serait absurde d'affirmer que c'est seulement le résultat de l'action gouvernementale, car c'est avant tout celui de la communauté universitaire. La communauté de recherche s'est mobilisée et a saisi les outils que nous avons mis à sa disposition, les chances qui lui ont été offertes et les investissements supplémentaires mis sur la table.

Peut-être notre famille politique, par le passé, n'a-t-elle pas suffisamment investi dans l'enseignement supérieur et la recherche, mais aujourd'hui la donne a totalement changé. Nous avons réalisé un investissement énorme, constant tout au long des cinq dernières années, sans qu'un seul budget démente, sur cette période, l'engagement du Gouvernement en faveur de l'enseignement supérieur et de la recherche.

Cela permet de démontrer deux choses. La première, c'est que, quand on poursuit les réformes sur la durée, il est possible de faire bouger les lignes. S'il est un domaine où l'on voit qu'une politique publique est capable de produire des résultats, c'est bien celui de l'enseignement supérieur et de la recherche.

La seconde, et j'espère que cette pensée est partagée sur tous les bancs, c'est que la seule voie de sortie de crise, c'est l'investissement dans l'avenir, c'est-à-dire l'investissement dans la recherche et l'enseignement supérieur. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

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