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Intervention de Alain Juppé

Réunion du 26 octobre 2011 à 15h00
Questions au gouvernement — Élections en tunisie

Alain Juppé :

Monsieur le député, comme vous, je pense que ce qui s'est passé dimanche dernier en Tunisie est une formidable bonne nouvelle. Après des décennies d'élections contestables et contestées, le scrutin s'est déroulé dans d'excellentes conditions : aucun incident notable et une très forte participation des électrices et des électeurs tunisiens. Le peuple tunisien a voté dans la liberté et l'enthousiasme.

Il ne nous appartient pas de porter un jugement sur les choix qu'il a faits. Ce sont les Tunisiens et les Tunisiennes qui vont construire la Tunisie de demain. Mais, en tant qu'amis de la Tunisie et du peuple tunisien, nous sommes évidemment concernés par ce qui va se passer, et nous souhaitons de tout coeur que l'aspiration à la liberté, qui était au coeur de la Révolution du jasmin, ne soit confisquée par personne. C'est la raison pour laquelle il nous faut agir à trois niveaux.

D'abord à celui du multipartisme en Tunisie. Il y a des partis attachés à l'islam et des partis laïcs. Tous doivent pouvoir s'exprimer, se développer et convaincre l'opinion publique tunisienne de la justesse de leurs vues.

Ensuite, le dialogue avec le parti Ennhada, qui appartient à la mouvance des Frères musulmans. Il y a des tendances diverses – des durs et des modérés –, et nous devons continuer à parler avec eux pour faire en sorte que le respect qu'ils ont exprimé jusqu'à présent des principes qui nous sont chers soit assuré.

Enfin, la vigilance sur les principes. Vous savez que, dans le cadre du Partenariat de Deauville, la France est en première ligne pour aider la Tunisie et d'autres pays des printemps arabes. Dans ce cadre, nous devons vérifier que sont respectées nos valeurs, c'est-à-dire l'alternance démocratique, l'État de droit, la liberté d'expression, et notamment la liberté des minorités religieuses, les droits de l'homme et l'égalité entre l'homme et la femme.

Pour conclure, ma conviction est que les peuples musulmans ne sont pas condamnés à devoir choisir entre la dictature ou la théocratie ; il y a aussi, pour eux, un chemin vers la liberté et nous devons les accompagner sur ce chemin. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC et sur plusieurs bancs des groupes SRC et GDR.)

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