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Intervention de François de Rugy

Réunion du 20 octobre 2011 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2012 — Pour ma part j'ai reçu nombre de délégations ultramarines de parlementaires et d'élus qui sont très attachés à maintenir la défiscalisation des investissements productifs et en faveur du logement social., amendements 215 287 17 258

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois de Rugy :

On parle beaucoup des niches fiscales pour les ménages, et c'est vrai que des mesures ont été prises pour les raboter, mais assez peu de celles qui concernent les entreprises. Or il faut bien parler aussi de la fiscalité des entreprises, à moins de considérer qu'elle a vocation à se réduire année après année parce que la compétition internationale oblige à l'alléger toujours plus et que, si l'on veut s'aligner sur les taux de fiscalité les plus bas, les niches n'y suffiront pas.

En l'occurrence, la niche Copé a vu son coût exploser. On peut dire, il est vrai, que c'est un coût théorique parce que, sans ce dispositif, on aurait eu une évasion fiscale par d'autres biais. Mais, très franchement et très amicalement, monsieur de Courson, déposer un amendement juste pour obtenir des réponses sur l'harmonisation fiscale, ce n'est pas très offensif. La modération dont vous vous réclamiez tout à l'heure bascule vers la mollesse ! (Sourires.)

Je suis d'ailleurs étonné, monsieur le président, que Mme la ministre ait répondu immédiatement à M. de Courson alors que les amendements sont en discussion commune, mais cela me permet de vous répondre, madame la ministre, car je ne suis pas du tout convaincu.

Que M. Baroin vienne nous faire des propositions parce qu'il a rencontré M. Schäuble, ce n'est pas ça l'harmonisation fiscale européenne. Vous savez très bien qu'on nous balade à ce sujet depuis cinq ans. Le Président de la République a déclaré après la crise que rien ne serait plus jamais comme avant, qu'on allait moraliser le capitalisme, et, sommet européen après sommet européen, nous en sommes encore à des non-décisions.

La vraie solution durable, solide, c'est en effet l'harmonisation fiscale européenne. Alors pourquoi, par exemple, n'avez-vous rien demandé à l'Irlande ? Ce pays est en difficulté. On pourrait l'aider en contrepartie d'un relèvement, progressif, de son taux d'imposition sur les sociétés. Que faites-vous de concret pour harmoniser la fiscalité des entreprises, mais aussi pour lutter contre la délocalisation fiscale, parce que nous savons très bien qu'il y a des artifices juridiques et comptables qui permettent d'être imposé dans un pays où l'on n'a pas d'activité. On a parlé ici de Google ou de sociétés de ce genre qui réussissent à avoir leur activité en France et leur fiscalité au Luxembourg !

J'attends des réponses beaucoup plus précises de votre part, madame la ministre, sur la façon de lutter contre ces délocalisations fiscales.

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