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Intervention de Bernard Carayon

Réunion du 20 octobre 2011 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2012 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Carayon :

Ces agences privées ont, reconnaissons-le, un pouvoir exorbitant. Je souhaite que le Président de la République défende au G 20 l'idée d'un organe mondial de supervision publique garantissant l'éthique et la rationalité de leurs missions.

L'enjeu, c'est aussi la justice sociale : partout, le prix des déficits a été lourdement payé par les fonctionnaires, par les retraités et par les plus pauvres, premiers sacrifiés dans les coupes portées aux politiques de redistribution des revenus sociaux.

Certains, à gauche comme à l'extrême droite, tirent d'étranges leçons de la crise des dettes souveraines et de ses conséquences économiques et sociales : le protectionnisme serait la panacée. Or le protectionnisme, c'est la peur, et cette peur alimente autant la spéculation que la psychologie des consommateurs, des producteurs ou des investisseurs. Autant il faut protéger les entreprises affrontées à une concurrence déloyale, qu'elle soit sociale, environnementale ou financière, autant il est fou de croire à l'efficacité de lignes Maginot économiques nous isolant du monde entier, quand plus d'un travailleur français sur quatre travaille pour l'exportation.

Les protections doivent être sélectives et collectives avec nos partenaires européens. Elles doivent être inspirées par un patriotisme – et non par un nationalisme économique – nourri sans naïveté ni paranoïa d'un esprit de conquête et d'ouverture raisonnée au monde.

C'était d'ailleurs le sens de la politique industrielle engagée par un certain Nicolas Sarkozy, alors ministre des finances, lorsqu'il sauva Alstom de la faillite et accompagna la construction de Sanofi-Aventis, le troisième groupe pharmaceutique mondial.

C'est le sens de cette politique industrielle, engagée par Nicolas Sarkozy, devenu Président de la République, qui s'affranchit peu à peu des tabous et des dogmes communautaires.

Les outils sont nombreux : le FSI dont les participations de 3 milliards d'euros en deux ans ont permis de sauver ou de consolider plus de 100 000 emplois en France ; les interventions d'OSÉO au bénéfice des PME ; les pôles de compétitivité qui rassemblent nos meilleurs talents industriels, scientifiques et universitaires ; les états généraux de l'industrie qui ont mobilisé partout en France des milliers d'acteurs publics et privés, et dont les propositions constituent la trame des politiques de filières industrielles élaborées actuellement par la conférence nationale de l'industrie ; une politique publique d'intelligence économique destinée à protéger nos entreprises stratégiques et à peser sur l'élaboration des règles juridiques et des normes professionnelles conçues dans les instances internationales.

Le commissaire à l'investissement, René Ricol, chargé de la mise en oeuvre du grand emprunt, le médiateur du crédit et le médiateur des relations interentreprises industrielles et de la sous-traitance confortent aussi notre politique industrielle qui doit maintenant trouver de nouveaux partenariats publics en Europe.

Mais on ne peut, madame la ministre, défendre notre industrie si l'on n'assainit pas d'abord nos comptes publics. C'est la voie courageuse tracée par ce projet de budget que nous serons nombreux à soutenir. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP et du groupe NC.)

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