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Intervention de général Jacques Mignaux

Réunion du 12 octobre 2011 à 10h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

général Jacques Mignaux :

Monsieur Sordi, la gendarmerie n'est pas seulement rurale, elle est aussi périurbaine. Il y a encore des mises en cohérence à faire avec la police et nous faisons en sorte que chaque transfert soit compensé.

Sur les effectifs, le travail d'explication est difficile. Il existe des disparités importantes entre les brigades. Certaines se désespèrent, n'ayant à traiter que trop peu d'affaires par an, alors que d'autres ont beaucoup de mal à répondre à toutes les sollicitations. Je dois donc gérer à la fois la contraction des effectifs et leur redéploiement dans les zones où on en a besoin. La question est de savoir à quel moment il faut faire rentrer les élus locaux dans la boucle. Si on le fait trop tôt, il est impossible de faire évoluer les choses. Il y a aussi un important travail à accomplir avec le préfet.

S'agissant des vols impliquant notamment des gens du voyage et des ressortissants des pays de l'Est, il faut observer que nos homologues allemands ne connaissent pas les mêmes problèmes que nous : la législation y est différente et plus contraignante. Cela pousse d'ailleurs ces populations à venir s'installer en France.

Nous intervenons avec les outils que la loi met à notre disposition, nous nous inscrivons dans des procédures administratives et judiciaires particulières, de manière à ne pas commettre de voies de fait. La LOPSI 1 et la LOPPSI 2 ont mis à notre disposition de nouveaux moyens, notamment en matière d'expulsion. Mais la situation reste très compliquée. Au final le gendarme se retrouve dans le rôle du médiateur, il devient une force d'interposition. Il est de notre devoir de protéger les minorités mais il faut garder à l'esprit que ces populations comprennent très rapidement ce que le droit leur permet. Ils savent ce qu'ils peuvent faire en Espagne, en Angleterre, en France et ce qu'ils ne peuvent pas faire.

En ce qui concerne les accidents aériens, nous disposons avec la gendarmerie des transports aériens d'une section de recherche composée d'enquêteurs très compétents qui dialoguent avec les experts de l'aviation civile.

Il y a une réflexion en cours sur l'emploi des drones mais il faut prendre en compte les règles régissant l'aviation civile, notamment en ce qui concerne les couloirs aériens.

Sur les théâtres d'opération, l'utilisation des drones, même si elle est coûteuse, est envisageable, mais il faut savoir que les hélicoptères et les ballons captifs nous permettent de faire beaucoup de choses également.

La durée moyenne d'activité des réservistes est désormais de 21 jours mais nous avons pu introduire de la souplesse. Par exemple, nous pouvons faire travailler 60 jours d'affilée ceux que nous employons l'été, ce qui les intéresse très fortement – en particulier les jeunes étudiants – et les incite à accepter des formations se tenant au printemps.

En ce qui concerne les services de police afghans, il faut savoir que nous sommes face à des populations très rurales et très peu instruites, mais désirant apprendre. La fidélisation des effectifs s'obtient dès que l'on peut leur offrir une paye plus intéressante que celle que pourraient leur proposer les Talibans. C'est essentiel, si nous voulons les garder à nos côtés et ne pas les voir basculer dans le camp des insurgés. Ce sont des gens courageux, désirant créer une véritable force de police nationale qui dépasserait les clivages ethniques.

À propos des jeunes gendarmes, qui sont souvent issus d'un milieu urbain, il faut en effet parfois leur apprendre les règles élémentaires de la politesse, leur apprendre à écouter, à dialoguer avec nos concitoyens. Tous ces éléments sont traités au cours de la formation initiale dans les écoles, mais également par la suite, grâce à l'encadrement qui dispense à nos jeunes recrues une formation continue de savoir-vivre et de savoir-faire.

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