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Intervention de Jean Leonetti

Réunion du 12 octobre 2011 à 15h00
Débat préalable au conseil européen

Jean Leonetti, ministre chargé des affaires européennes :

Madame la députée, votre question pertinente et complexe montre que vous connaissez les problèmes techniques que vous évoquez. Je ne pourrai qu'y répondre incomplètement dans les deux minutes qui me sont imparties, mais je commencerai par rappeler deux points.

Lorsque la banque Lehman Brothers fait faillite, les États-Unis décident de ne pas venir à son secours, parce qu'elle doit assumer ses responsabilités et parce qu'il faut montrer à l'ensemble du système bancaire qu'il est des voies sur lesquelles on ne doit pas s'aventurer. On connaît la suite : une crise financière mondiale qui devient économique, puis sociale. Aujourd'hui, face à la crise d'un pays souverain, la Grèce, les mêmes nous disent de laisser tomber, qu'elle l'a bien cherché et que, de toute façon, elle ne s'en sortira pas.

Nous avons un devoir de solidarité, mais aussi un devoir d'économie générale. Ceux qui ont aimé l'abandon d'une banque aux États-Unis adoreront l'abandon d'un pays dans la zone euro. Cela aboutira aux mêmes phénomènes en chaîne, à la même contamination et, après la Grèce, viendront l'Italie et l'Espagne, puis d'autres. Et l'Europe sera désagrégée et livrée aux spéculateurs mondiaux.

Nous voulons construire les outils que vous avez évoqués : un Fonds européen de stabilité financière, un véritable Fonds monétaire européen. En même temps, il faut, bien sûr, recapitaliser les banques et les obliger à le faire sur leurs fonds propres, sans redistribuer l'ensemble de leurs dividendes à leurs actionnaires. En six mois, les banques françaises ont recapitalisé 10 milliards d'euros. Cela signifie bien que l'exposition des banques françaises à la dette grecque n'était jamais que de 10 milliards d'euros.

Notre objectif est donc raisonnable : nous soutiendrons la Grèce, elle ne sortira pas de la zone euro. La zone euro sera renforcée. Les mécanismes que nous utilisons, tant pour les banques que pour les États, viendront stabiliser l'ensemble des politiques économiques et financières de la zone euro, mais viendront aussi au secours des peuples en difficulté. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)

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