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Intervention de Pascale Got

Réunion du 20 septembre 2011 à 14h00
Mission d'information relative à l'analyse des causes des accidents de la circulation et à la prévention routière

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascale Got :

Je parle en effet de la vitesse, de la vitesse et encore de la vitesse. Mais, à court terme, la limitation de la vitesse est la seule solution efficace que je connaisse. Et, en disant cela, je m'appuie sur un constat.

Le taux d'accidentalité des jeunes conducteurs – ceux qui détiennent leur permis depuis moins de cinq ans – est en effet plus élevé que celui des conducteurs expérimentés, et ce dans tous les pays du monde. Il est d'ailleurs intéressant de constater que ce rapport entre les jeunes conducteurs et les conducteurs expérimentés est à peu près le même partout. Cela signifie que si un pays a une accidentalité par habitant très élevée, elle est extrêmement élevée pour les jeunes conducteurs, mais élevée aussi pour les autres conducteurs. L'école de la conduite, c'est la banquette arrière, et donc le comportement des parents. Certes, les conducteurs inexpérimentés ont davantage d'accidents que les autres, mais, les concernant, il n'y a pas de solution miracle.

En France, le problème posé par les motocyclistes est évident. Au kilomètre parcouru, ils ont plus d'accidents que les motocyclistes allemands et leur vitesse de circulation est plus élevée. Et si l'on voulait installer un système Lavia sur les motos, les « Motards en colère » s'y opposeraient. Il y a peu, revenant d'un centre de réadaptation, alors que je roulais à 90 kmh, j'ai été doublé par cinq motards qui roulaient, eux, à 180 ou 200 kmh ! Certes, il s'agit là de comportements extrêmes. Mais, sur une autoroute urbaine complètement pacifiée comme le périphérique parisien, on a dénombré trois tués en 2009 : parmi eux, il n'y avait pas un automobiliste. Nous sommes donc confrontés à un problème grave.

La puissance maximale d'une moto est de 100 CV. Quand j'ai obtenu mon permis moto, ma moto ne faisait 12,5 CV, et, à mon avis, elle était suffisamment rapide pour la façon dont je conduisais à l'époque.

Il ne faut pas laisser conduire et laisser mettre en circulation des véhicules trop puissants : c'est une question de responsabilité politique. Et cela nous renvoie à la question du bridage. Cela étant, le système Lavia constitue, à mon avis, une solution efficace.

Plusieurs pays ont mis en place des systèmes d'expertise pour déterminer s'il était possible de réduire les risques encourus par les seniors. Toutefois, ce n'est pas concluant. On peut retirer de la circulation un certain nombre de personnes sans que cela ait une action probante sur la diminution de l'accidentalité des seniors. On risque même de tomber dans l'excès en empêchant tous les seniors de conduire. Pourquoi leur faire perdre leur autonomie et leur liberté de se déplacer, et ce pour un bénéfice dont les assureurs nous disent bien qu'il est inexistant, puisque la suraccidentalité des seniors n'existe pas ?

Les seniors ont des accidents particuliers – notamment aux intersections. Mais ils ont moins d'accidents dus à la consommation d'alcool ou à la conduite de nuit – ils circulent moins aux heures dangereuses. Leur formation pourrait néanmoins être améliorée pour éviter, justement, les accidents dont ils sont coutumiers : on avait déjà montré, il y a trente ans, que c'était surtout aux intersections que les personnes âgées avaient des accidents, mais rien n'a été fait en ce domaine.

Monsieur Myard, sur une période longue, les courbes d'évolution de la mortalité dans le monde ressemblent à des montagnes russes. Dans certains pays comme ceux que vous avez cités, la mortalité augmente, mais dans d'autres, elle continue de baisser.

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