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Intervention de Jérôme Chartier

Réunion du 6 septembre 2011 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2011 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJérôme Chartier :

…et lorsque vous arrivez en fin d'année et que vous supprimez massivement des crédits, aucun partenaire de l'État n'est préparé : d'autres dépenses subissent alors des annulations en chaîne et la croissance en est mécaniquement amoindrie.

Voilà la raison pour laquelle il ne convenait pas cette année, dans le projet de loi de finances rectificative, de réduire fortement la dépense publique. Mais, parce que nous devons tenir l'objectif d'un déficit de 5,7 % du PIB en 2011, le Gouvernement et la majorité parlementaire sollicitent l'ensemble des Français, l'ensemble des entreprises, afin de montrer la fiabilité de la France et de la dette française, ainsi que la solidité de sa politique économique.

La majorité parlementaire soutiendra donc pleinement cet ensemble de mesures présentées par François Baroin et par Valérie Pécresse, et fort bien analysées tout à l'heure par Gilles Carrez.

Un mot rapide, enfin, sur la règle d'or : elle serait, nous dit-on, inutile ; elle ne serait pas urgente. Pourquoi, alors, l'Italie a-t-elle décidé de l'inscrire à son programme pour jeudi matin, et de la voter rapidement ? Parce que ce n'est pas une mesure cosmétique, comme je l'ai entendu dire tout à l'heure par l'opposition, mais bien un engagement fort et clair, un engagement de politique économique : c'est la mise en place d'une stratégie de désendettement et de réduction des déficits publics ; cela revient, enfin, aussi, à montrer patte blanche aux investisseurs mondiaux.

La France a un engagement : voter la règle d'or au Congrès. Si certains souhaitent que celui-ci soit réuni, pour ma part, je ne souhaite pas cette réunion si la majorité et l'opposition ne sont pas en mesure de faire en sorte que le vote soit massif. Certes, emmener l'opposition au Congrès et constater qu'elle ne vote pas la règle d'or constituerait certainement une victoire politique ; mais croyez-vous, chers collègues, qu'un investisseur américain se soucie des subtilités de la politique française ? À l'évidence non.

Pour notre malheur, nous avons une opposition qui, au lieu de faire montre de responsabilité politique, s'enferme dans une attitude politicienne, refusant de faire fi des postures partisanes et de soutenir, avec la majorité, la règle d'or au Congrès. C'est pour nous un regret.

Au sein de la zone euro, la France ne pourra pas s'affirmer comme un partenaire solide du couple franco-allemand si nous ne veillons pas à cette stratégie de retour à l'équilibre des finances publiques. C'est une responsabilité que nous faisons nôtre et que nous sommes fiers de porter. Le jour où nous relèverons ce défi marquera la victoire de l'Europe et la défaite des spéculateurs. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe UMP.)

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