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Intervention de Jean-Paul Chanteguet

Réunion du 13 juillet 2011 à 15h00
Questions au gouvernement — Politique énergétique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Chanteguet :

Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, mes chers collègues, le groupe SRC tient à s'associer aux mots qui viennent d'être prononcés, à la suite de l'odieux attentat perpétré contre nos soldats.

Au nom du groupe SRC, j'adresse aux familles des victimes nos pensées les plus affectueuses.

Monsieur le Premier ministre, beaucoup aujourd'hui reconnaissent qu'il y aura un avant et un après Fukushima. Ils sont citoyens français, japonais, allemands et, depuis quelques semaines, italiens. Ils sont conseillers régionaux, aquitains ou des pays de Loire. Ils sont aussi responsables politiques de l'opposition dans notre pays.

Mais, nous le regrettons, ils ne sont pas membres de votre majorité. Une majorité droite dans ses bottes, arrogante dans son attitude, jouant du mensonge et de la peur (Exclamations sur les bancs du groupe UMP), et dont le chef suprême se sera distingué en déclarant qu'il tirait comme enseignement de cette catastrophe nucléaire qu'il « fallait lutter contre les tsunamis », un enseignement dont il convient de mesurer la force et la profondeur.

Une majorité qui n'hésite pas à menacer les Français d'une augmentation substantielle des prix de l'énergie, alors qu'ils subissent déjà, depuis de nombreux mois, des hausses importantes, et que la Commission de régulation de l'énergie a estimé que, dans les cinq ans, l'électricité verrait son prix progresser de 25 %.

Une majorité à laquelle le ministre de l'industrie, dans un entretien à Libération, apprend, avec la belle assurance qu'on lui connaît, sans justifier ni l'origine ni la répartition, que 50 milliards ont déjà été provisionnés par Areva, le CEA et EDF pour financer les charges de démantèlement des installations nucléaires et de gestion des déchets radioactifs.

Une majorité qui, au moment où l'Allemagne, la Suisse et l'Italie annoncent renoncer à l'atome, apprend de la bouche du chef de l'État le plus nucléarisé du monde, lors de la conférence de presse qu'il tint sur le grand emprunt, qu'un milliard supplémentaire d'euros serait consacré au nucléaire, en particulier pour le développement de la quatrième génération de réacteurs.

Une majorité, enfin, qui ne manque pas de clamer sa foi dans les énergies renouvelables afin de mieux faire oublier cette liaison dangereuse aux yeux de nombreux Français qui est la sienne avec le nucléaire et dissimuler sa politique qui ne vise qu'à les tuer.

La stratégie énergétique de notre pays, monsieur le Premier ministre, ne peut rester un choix régalien, à l'abri du débat public.

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