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Intervention de Bernard Cazeneuve

Réunion du 12 juillet 2011 à 15h00
Débat et vote sur l'autorisation de la prolongation de l'intervention des forces armées en libye — Ouverture du débat

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Cazeneuve :

La fin de la singularité française devait les rassurer et permettre de donner à l'Europe de la défense une nouvelle dynamique.

L'opération que nous avons engagée en Libye permet de mesurer le décalage béant entre les objectifs que vous vous étiez assignés et les résultats que vous avez obtenus. Certes, le Président de la République a reconnu le Conseil national de transition mais avec une telle précipitation que l'on a bien vu que sa décision était guidée par des objectifs de politique intérieure. De surcroît, il l'a fait sans prévenir nos partenaires de l'Union. L'Allemagne, comme vous l'avez souligné à plusieurs reprises à l'occasion de vos récentes interventions, monsieur le ministre des affaires étrangères, n'a pas voté la résolution 1973 du Conseil de sécurité des Nations unies. Le ministre allemand des affaires étrangères est allé à Benghazi reconnaître le Conseil de transition, sans même nous en avoir informés. C'est bien le signe que, sur ce sujet-là, en dehors de l'axe franco-britannique qui matérialise la dimension otanienne de cette opération, on cherche l'Europe de la défense, on cherche la diplomatie européenne. On ne peut pas ne pas constater que l'Union européenne est la grande absente de cette opération : elle n'a pas de visibilité, elle ne parvient pas à manifester une vision cohérente de l'Europe, contrairement à ce que vous nous aviez promis au moment de la réintégration dans le commandement de l'OTAN.

La deuxième réserve que nous exprimons est que les États-Unis ne regardent pas cette opération avec beaucoup de mansuétude, alors que notre retour dans le commandement de l'OTAN aurait dû les conduire à renforcer avec nous le lien transatlantique autant que nous désirions le renforcer avec eux. Lorsqu'on relit les déclarations faites par le secrétaire d'État américain, Robert Gates, avant qu'il ne quitte le Pentagone, on se rend compte que notre allégeance ou complaisance transatlantique n'a pas encore trouvé de juste retour.

Enfin, monsieur le Premier ministre, n'oublions pas que nous fournissons dans cette opération la plupart des moyens.

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