Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Bernard Cazeneuve

Réunion du 12 juillet 2011 à 15h00
Débat et vote sur l'autorisation de la prolongation de l'intervention des forces armées en libye — Ouverture du débat

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Cazeneuve :

Elle sera pour nous l'occasion d'aller au fond du sujet qui nous occupe aujourd'hui. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe SRC.)

Pour ce qui concerne l'opération dans laquelle nous sommes engagés en Libye, avant d'autoriser ou non sa prorogation, il nous faut nous interroger sur le fait de savoir si elle a atteint ou non les objectifs qu'elle s'était assignés.

D'abord, nous voulons rappeler que les socialistes ont, dès l'origine, soutenu les mouvements révolutionnaires qui ont vu le jour dans le monde arabe. Par leur soulèvement, les peuples arabes ont exprimé une légitime et juste aspiration à la liberté et à la démocratie. Face à des dictateurs qui ne se maintenaient plus que par l'usage de la force ou par l'effet de répressions très vite devenues sanglantes, nous avons voulu délivrer à une jeunesse éprise de justice et de liberté le message que nous entendions la soutenir et nous nous refusions à armer le bras de ceux qui se proposaient de réprimer ses manifestations.

Mais force est de constater qu'au début de ce mouvement important, votre gouvernement a connu d'abord une période de valses-hésitations. Certains de vos ministres se sont exprimés comme si ces révolutions arabes étaient de nature à semer partout la confusion, comme si elles étaient porteuses du germe de la contagion de l'islamisme. Nous, nous avons préféré que la France envoie un autre message à la jeunesse de Tunisie, à la jeunesse de Benghazi, à la jeunesse d'Égypte, à savoir qu'il n'y a pas d'antinomie entre le respect des droits de l'homme et des valeurs universelles que nous portons depuis toujours et la lutte contre toutes les formes d'obscurantisme, y compris religieuses.

Lorsque nous avons constaté au mois de février que le colonel Khadafi, après les premiers mouvements d'insurrection, s'apprêtait à retourner contre son peuple les armes qui étaient destinées à le défendre, nous avons été les premiers sur ces bancs à demander la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne et une résolution des Nations unies permettant à la communauté internationale de matérialiser son opposition aux massacres qui se préparaient.

Force est de constater qu'il y a eu un peu de retard à l'allumage. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion