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Intervention de Georges Mothron

Réunion du 29 juin 2011 à 10h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGeorges Mothron :

J'ai une suggestion à faire pour améliorer le moral des troupes : que les militaires viennent rendre visite aux collectivités, aux associations qui connaissent, partout, de grandes difficultés budgétaires. Ils verraient que toutes essaient de faire avec moins !

Amiral Édouard Guillaud. Sur la piraterie, je n'ai pas d'éléments précis sur un projet de résolution porté par l'ONU. Je crains que cela n'avance pas beaucoup… Votre suggestion de nommer un haut responsable chargé de cette question me semble intéressante.

L'organisation maritime internationale bouge un peu sur cette question. Nous attendons de sa part un nouveau rapport sur l'emploi des équipes de protection embarquées, étatiques et privées. Concernant la création d'un corps de marins spécialisés, je crois que les armateurs français sont un peu frileux et ne semblent pas spécialement disposés à y contribuer financièrement. L'armée ne peut pas augmenter les équipes de protection embarquée. Faire appel à des réservistes ? Peut-être. Des changements récents de pavillon français vers des pavillons de complaisance conduisent également à réexaminer la question des sociétés militaires privées (SMP). J'attends donc avec intérêt les conclusions de l'organisation maritime internationale pour voir ce que nous pourrons faire.

Le plan Vigipirate mobilise en moyenne 774 militaires par jour sur le territoire métropolitain. J'évoquais précédemment les 2 500 soldats affectés aux « missions socles » ; 200 d'entre eux sont affectés à la sûreté aérienne et 500 à la sûreté maritime et au fonctionnement des sémaphores, etc. Les missions de sécurité sont donc bien une partie intégrante de notre activité.

Actuellement la France met environ 800 hommes et femmes à la disposition de l'OTAN, sachant que notre plafond est fixé à 1 100 personnels. Nous avions prévu une montée en puissance jusqu'en 2012 pour atteindre 85 % de notre quote-part, comme nos principaux partenaires. La transformation et le changement des structures de commandement de l'Alliance montrent que notre anticipation était la bonne. Notre engagement définitif devrait donc se stabiliser à son niveau actuel.

En ce qui concerne l'entraînement, je suis obligé de faire des choix compte tenu de la contrainte budgétaire. Nous mettons l'accent sur la préparation opérationnelle avec des durées adaptées aux différentes situations : avant de partir en Afghanistan, nos soldats suivent une formation intensive de six mois ; pour les autres théâtres, elle oscille entre trois et quatre mois. Ces entraînements incluent des modules spécifiques pour les états-majors, de façon à ce qu'ils soient opérationnels dans les meilleurs délais. Cette situation est très positive mais pour tenir cet objectif, étant donné que nous sommes soumis à des contraintes budgétaires, je me retrouve dans l'obligation de réduire le volume de l'entraînement courant. Il y a donc un risque d'avoir une armée à deux vitesses, l'écart se creusant entre les unités déployées en opérations extérieures et les autres. La difficulté est globale : pour rallier les champs de tir ou les camps d'entraînement, il faut par exemple disposer de moyens de transport. Or ces derniers sont mobilisés presque exclusivement en opérations.

Vous avez évoqué l'engagement français sous mandat international. Lorsque l'ONU décide d'appliquer ses résolutions, la sortie de crise est rapide et heureuse. L'exemple ivoirien l'a parfaitement montré : pour la première fois depuis longtemps, les hélicoptères de l'ONU ont ouvert le feu à Abidjan, avant même les appareils français. Lorsque les résolutions sont appliquées, les succès sont réels. Le cadre juridique est généralement suffisant mais il manque souvent la volonté politique de l'appliquer, ce qui génère une certaine frustration.

Le fait que le département des opérations de maintien de la paix (DOMP) soit dirigé par un Français est un atout pour nous : cela me permet d'avoir avec lui des échanges francs et de faire passer un certain nombre de messages.

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