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Intervention de Pierre Sallenave

Réunion du 21 juin 2011 à 17h00
Commission des affaires économiques

Pierre Sallenave, directeur général de l'ANRU :

Il est difficile de mesurer avec précision l'impact de la rénovation urbaine sur l'emploi. On sait que les chantiers de rénovation urbaine représentent quelque 5 milliards d'euros de travaux par an et font travailler directement environ 60 000 personnes. Mais la Fédération française du bâtiment évalue à entre 100 000 et 150 000 l'ensemble des emplois directs et indirects – sans tenir compte des emplois induits et sans faire la distinction entre les emplois maintenus et les créations d'emplois.

Par ailleurs, la rénovation urbaine permet de faire repartir l'activité économique et les créations d'entreprises dans les quartiers qui en bénéficient – même si l'on peut faire encore mieux dans ce domaine. En général, le personnel provient pour moitié du quartier lui-même. On a dénombré, en quelques années, 140 créations d'entreprises au quartier de La Duchère, à Lyon, 250 créations d'entreprises au Val Fourré, à Mantes-la-Jolie, et le taux de chômage a été divisé par deux dans le Maine-et-Loire – même si ce résultat n'est pas à mettre au crédit de la seule rénovation urbaine. L'objectif, quand on lance un programme de rénovation urbaine, est vraiment de redonner sa chance à un territoire.

La charte nationale de l'insertion, adoptée par l'ANRU, impose au minimum 5 % des heures travaillées dans les chantiers de rénovation urbaine. Depuis que la rénovation urbaine a commencé, 30 000 personnes ont bénéficié de ce dispositif.

D'ailleurs, dans les commandes publiques, les clauses d'insertion se généralisent, alors qu'elles étaient auparavant plutôt rares. Un nombre croissant de collectivités les mettent désormais systématiquement en oeuvre, même en dehors des chantiers de rénovation urbaine. Le sens de l'histoire voudrait d'ailleurs que ce type de clause soit inclus dans toutes les commandes passées par des collectivités territoriales et des bailleurs sociaux. Il semblerait également légitime que, pour bénéficier d'aides fiscales comme la TVA à 5,5 %, on demande aux maîtres d'ouvrage d'intégrer des clauses d'insertion dans leurs commandes. Une telle disposition pourrait être prévue dans un éventuel PNRU 2.

Nous avons engagé, sur le terrain, un travail très fin de coordination des acteurs publics, des associations et des entreprises afin de faciliter la mise en oeuvre de telles clauses. Résultat : alors qu'il y a dix ans, le mécanisme de l'insertion permettait de « sauver » une personne sur trois, en lui donnant un métier et un emploi durable, cette proportion est aujourd'hui passée à deux sur trois.

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