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Intervention de Sandrine Mazetier

Réunion du 27 novembre 2008 à 21h30
Nomination des présidents des sociétés de l'audiovisuel public — Après l'article 1er, amendement 676

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSandrine Mazetier :

Mon collègue Bloche a tout à fait raison, d'autant que l'amendement n° 676 tentait de réconcilier le texte du projet de loi avec l'exposé des motifs rédigé par Mme la ministre, dont le lyrisme mérite que l'on en cite quelques extraits : « La culture est un défi pour la télévision publique. Ni le privilège d'une élite, ni l'apanage des noctambules, elle doit irriguer les grilles de programmes et se partager aux heures de grande écoute, avec le souci de s'adresser à tous. Le patrimoine est une passion française, tout comme la chanson. La télévision publique doit savoir porter ces passions à l'écran. Elle doit inviter les téléspectateurs au théâtre, à l'opéra. Faire naître le frisson du cinéma et le plaisir de la lecture, les deux pouvant d'ailleurs se rencontrer à travers des adaptations de notre patrimoine littéraire. »

Le projet de loi, article après article, dément tellement ces intentions si pures et si lyriquement exprimées que nous ne pouvions faire autrement que d'essayer de réconcilier le texte avec les intentions officielles…

Madame la ministre, vous avez émis des doutes sur les réactions, que je vous avais rapportées, des Britanniques à l'égard de votre projet. Aussi vais-je vous lire l'extrait d'un article prouvant que la réforme française inquiète jusqu'aux scénaristes britanniques.

Dans une lettre adressée à Maurice Gourdault-Montagne, ambassadeur de France en Grande-Bretagne la Writer's Guild Center, qui regroupe 2 300 membres, demande au gouvernement français de « reconsidérer son projet de réforme ». Si elle ne remet pas en cause la suppression de la publicité sur la télévision publique, la WGC explique qu'affaiblir France Télévisions, c'est « s'exposer à une baisse de qualité sur l'ensemble du secteur audiovisuel, toutes chaînes confondues ». Citant son « expérience » en Grande-Bretagne, la WGC estime que, pour être « crédible », un service public de l'audiovisuel doit réunir deux conditions : « un financement adéquat et pérenne provenant d'une source publique, assuré sans conditions » et « des structures robustes et transparentes à même d'assurer la séparation et l'indépendance du diffuseur public vis-à-vis des organes du gouvernement et de l'État ». On ne saurait être plus clair.

Nos amendements n'ont d'autre but que de chercher à apporter quelques assurances, au moment où certains membres de l'UMP, qui siègent dans cet hémicycle, portent sur France Télévisions un regard dénué de toute bienveillance, où le service public garde certes le droit de s'exprimer, mais assez modérément, sur la crise du pouvoir d'achat des Français, où enfin la mission qui porte le beau nom de service public ne cesse d'être décriée par des personnalités éminentes de la cette majorité. Vous nous feriez beaucoup de peine, monsieur le rapporteur, si vous mainteniez votre avis défavorable sur l'amendement n° 676 .

(L'amendement n° 676 n'est pas adopté.)

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