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Intervention de Laurent Wauquiez

Réunion du 15 juin 2011 à 15h00
Déclaration du gouvernement préalable au conseil européen et débat sur cette déclaration

Laurent Wauquiez, ministre chargé des affaires européennes :

J'en viens maintenant aux interventions de M. Calméjane et de M. Poniatowski.

Oui, les flux de migrants sont un vrai sujet de préoccupation. En cinq mois, il y a eu environ 45 000 arrivants sur l'île de Lampedusa, ce qui représente une augmentation potentielle de l'immigration illégale en France de 25 %. Qui peut considérer ici que ce n'est pas un sujet de préoccupation ? Qui peut considérer que nous n'aurions pas dû le traiter ? Qui peut considérer qu'il ne représente pas potentiellement une déstabilisation de nos équilibres sociaux et économiques ? J'ai entendu un certain nombre de voix – à cet égard, je remercie M. Poniatowski pour son intervention – dire qu'il aurait fallu procéder à des régulations, à des flux de régularisations massifs. Le Président de la République et le Gouvernement n'ont voulu à aucun moment ce type d'approche.

Nous avons souhaité régler le plus rapidement possible les difficultés de compréhension avec le gouvernement italien. Oui, l'Italie pouvait parfaitement délivrer des titres de séjour. Non, ces titres ne signifiaient pas que l'Europe allait se transformer en une aire de libre circulation de l'immigration illégale. Nous avons réussi à trouver un terrain d'entente qui a permis à la France et à l'Italie de parler d'une même voix. Mais il est évident que la France appelle de ses voeux une relance européenne de la politique d'immigration et de protection de nos frontières, ce qui se traduit par plusieurs éléments assez simples.

D'abord, il nous faut renforcer le pilotage politique de nos frontières. Les frontières étant communes, elles doivent être défendues de façon commune. Cela passe par un renforcement des capacités opérationnelles de Frontex. La semaine dernière, nous avons rencontré, en Pologne, les agents de Frontex pour voir quels étaient leurs principaux besoins en termes d'efficacité.

Ensuite, monsieur Poniatowski, et c'est presque une métaphore de La Fontaine, si nous nous reposons sur une seule ligne de défense, si nous jouons le chêne dans la tempête, nous risquons de plier, d'être écrasés, d'être incapables de faire face à des crises comme celle qu'a connue l'Italie. Dans de tels cas, il faut prévoir une souplesse, afin que les États voisins de celui qui est soumis à une pression migratoire puissent rétablir temporairement leurs frontières. Il n'y a aucune ambiguïté de notre part : la solution est européenne, l'approche passe par une relance européenne. Mais cela n'exclut pas, de la même manière que pour l'euro, de prévoir ce que nous faisons en cas de crise. On ne peut pas avoir de mécanisme européen qui n'incorpore pas la gestion en cas de crise et les réactions que nous devons opposer en cas de difficultés.

Madame Poursinoff, vous avez appelé notre attention sur la dette. Un pays doit rembourser ses dettes parce qu'elles viennent souvent de l'épargne des petits épargnants.

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