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Intervention de Jean-Pierre Brard

Réunion du 14 juin 2011 à 15h00
Lutte contre le décrochage scolaire — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Brard :

Vous voyez où est tombée la philosophie, monsieur le ministre !

Quel paradoxe d'apprendre que le ministre a décidé de « remettre la règle au coeur de l'école » alors que déréguler et casser le service public de l'éducation semble être sa priorité.

En l'absence de véritables solutions proposées par la majorité pour redonner aux décrocheurs l'envie de revenir sur le chemin de l'école, cette proposition de loi a le mérite de proposer des dispositifs que nous soutenons.

Abaisser l'âge de l'obligation scolaire à trois ans au lieu de six paraît particulièrement pertinent quand on sait l'importance de l'école maternelle pour la réduction des inégalités scolaires, même si nous estimons que l'État devrait garantir un droit à la scolarisation des enfants dès l'âge de deux ans quand les parents en font la demande.

Instituer des mesures de continuité éducative au sein des établissements en cas d'exclusion et créer des cellules de veille éducative dans tous les établissements scolaires semble tout aussi intéressant. Il s'agit de remettre l'éducation nationale au coeur des dispositifs de lutte contre l'échec scolaire.

Nous sommes également favorables à la proposition de permettre à des réseaux d'aides spécialisées de venir spécifiquement en aide aux collégiens en difficulté sur le modèle de ce qui se fait dans le premier degré.

Les auteurs du texte ont rappelé fort justement que le décrochage scolaire a des causes « diverses et individualisées » et est « souvent la conséquence de difficultés familiales, scolaires, psychologiques ou sociales rencontrées dès la petite enfance et au cours de la scolarité ». Il n'est pas possible de dédouaner le Gouvernement de la forte progression de « la proportion des élèves en échec scolaire » mais aussi de « l'écart croissant entre les meilleurs élèves et ceux en difficulté » constaté par toutes les études nationales et internationales.

L'une des principales causes du décrochage scolaire réside dans la suppression des 65 520 postes programmée dans les budgets successifs depuis 2007 au nom de la révision générale des politiques publiques.

Vous aurez donc compris que, dans la double volonté de soutenir cette initiative parlementaire mais aussi de pointer la responsabilité du Gouvernement vis-à-vis de l'alarmante progression du décrochage scolaire, les députés communistes, républicains et du parti de gauche voteront cette proposition de loi. (Applaudissements sur de nombreux bancs des groupes GDR et SRC.)

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