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Intervention de Marietta Karamanli

Réunion du 9 juin 2011 à 15h00
Lutte contre le décrochage scolaire — Article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarietta Karamanli :

À entendre certains discours, on ne punirait pas, ou plus, à l'école, au collège, au lycée. Pour avoir exercé pendant quinze ans, je peux vous dire que ce n'est pas vrai.

J'exclus les incivilités, les dégradations de biens, les violences aux personnes, et tout ce que je considère comme des comportements extrêmes. Ce sont souvent les mêmes élèves qui sont punis, de plusieurs façons, et qui exécutent des peines en quelque sorte multiples pour un comportement général non conforme à ce que les enseignants tentent de leur apprendre et à ce que la vie scolaire doit leur faire partager.

Les enfants sont inégalement préparés, dans leur milieu familial et social, à maîtriser certaines situations, certains actes et objectifs, et à cette première punition, si j'ose dire, vont s'en ajouter d'autres. La dégradation plus ou moins lente des résultats, la perte d'attention, la multiplication des punitions, voire des sanctions plus graves, peut les conduire au décrochage quasi définitif.

L'exclusion temporaire auxquels certains collèges n'hésitent pas à recourir renforce le sentiment d'échec de l'élève, le conforte dans l'idée qu'il n'a pas sa place dans l'établissement et le met en retard par rapport au programme.

Face à de telles situations, la décision d'exclure l'élève de la classe mais pas de l'établissement est de nature à permettre une reconnaissance mutuelle des problèmes posés et un début de solution. Les résultats sont significatifs dans les établissements ayant mis ce dispositif en place, ce qui montre que non seulement ils doivent être généralisés mais aussi conduire à une réflexion d'ensemble sur la construction de l'école pour tous.

La réponse au décrochage est pour une grande part de nature pédagogique : elle passe par la prise en compte des différents temps dans la journée de la classe, par la pratique d'évaluations valorisantes de compétences, par la définition d'outils de base de réflexion sur le contenu, ainsi que par la nécessaire revalorisation de la formation des maîtres et des intervenants dans l'école – à l'inverse des partis pris gouvernementaux actuels –, toutes choses que nous devons avoir à l'esprit dans cette première étape de la lutte contre le décrochage.

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