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Intervention de Jean-Pierre Brard

Réunion du 9 juin 2011 à 15h00
Introduction d'une taxe sur les transactions financières en europe — Article unique, amendements 4 5

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Brard :

Sans vouloir rouvrir le débat sur la référence au Président de la République, je voudrais plaider pour le respect de la Constitution : je n'en ai pourtant jamais été un adepte forcené, mais elle existe, c'est notre règle commune, et nous devons la respecter.

Et le premier qui devrait la respecter, plus que tout autre, c'est le Président de la République lui-même. En particulier, il ne devrait jamais, comme il le fait régulièrement, violer l'article 5 : le Président préside, il ne gouverne pas. Pour cela, il y a un Gouvernement, sous la présidence – pour le coup – du Premier ministre, et il y a des ministres.

Je dois vous dire, monsieur le secrétaire d'État, que je ne comprends pas les propos que vous avez tenus tout à l'heure. Vous avez vos propres neurones, que diable, vous n'avez pas besoin d'être branché sur le cerveau du Président de la République ! Le Président de la République n'a pas qualité pour vous dire ce que vous avez à faire. Il n'a pas à vous remettre de lettres de mission, ce serait même anticonstitutionnel.

Je propose donc d'en rester à notre loi fondamentale et d'en finir avec l'idolâtrie qui transforme le Palais en une sorte de petit Versailles où les courtisans viennent rendre hommage à Sa Majesté. Cela s'est déjà fait : nous avons eu la monarchie constitutionnelle. Maintenant, on a inventé la monarchie présidentielle, où l'on n'a plus besoin de la Constitution, dont le Président de la République viole chaque jour l'article 5.

Nos collègues socialistes avaient donc tout à fait raison de ne pas confondre le soutien à une démarche avec l'adhésion au Président de la République. Celui-ci n'est là que pour veiller au bon fonctionnement des institutions, et certainement pas pour dire à tout un chacun ce qu'il doit faire, ni pour se mêler de tout, en particulier de ce qui ne le regarde pas.

D'où notre amendement, qui tend à revenir à la rédaction initiale.

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