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Intervention de Bernard Accoyer

Réunion du 7 juin 2011 à 15h00
Éloge funèbre de françoise olivier-coupeau

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Accoyer, président :

Mesdames et messieurs les ministres, mes chers collègues, Françoise Olivier-Coupeau aurait eu cinquante-deux ans le 3 juillet. Le sort, la maladie en ont décidé autrement, rompant le fil d'une existence généreusement tournée vers les autres.

Confrontés à une pareille injustice, il ne nous reste d'autre ressource que de saluer le civisme et l'altruisme d'une collègue enlevée trop tôt, et trop vite, à notre affection. Je parle d'affection, car Françoise Olivier-Coupeau faisait partie de ces personnes radieuses qui, où qu'elles se trouvent, ont le don de susciter la sympathie autour d'elles.

Par-delà toutes les divergences en effet, celles et ceux qui ont approché Françoise Olivier-Coupeau ont été frappés par sa vitalité, son charisme, sa force de conviction, et par l'enthousiasme communicatif avec lequel notre collègue défendait ses idées, sans jamais se départir de cet esprit de tolérance et d'ouverture qui lui apporta l'estime de tous.

Titulaire d'une maîtrise de droit public et d'un DEA de droit européen, elle avait cependant gardé le goût des mots simples et des réalités. Françoise Olivier-Coupeau n'a jamais oublié qu'elle avait financé ses études en travaillant comme vendeuse.

Proche de ses concitoyens lorientais, elle a commencé sa vie professionnelle au sein d'une association d'éducation populaire. Dans le milieu très rude et très masculin des marins-pêcheurs, elle mit ses qualités humaines et ses compétences au service d'une cause d'intérêt public : la promotion de la formation continue.

En 1999, elle fut directrice de la communication de la communauté d'agglomération du Pays de Lorient, avant de diriger le service de presse de la région Bretagne, puis d'entrer, comme chargée de mission, au cabinet du président de région.

En 2007, elle se présentait aux élections législatives : sans détenir aucun mandat local, sans autre notoriété que sa réputation de battante, elle est alors élue députée du Morbihan. Dans sa profession de foi, elle se décrivait elle-même comme « une candidate qui se donnera sans compter ». Je peux dire, et nous le savons tous, qu'elle a tenu parole jusqu'au bout. Avec dévouement, avec assiduité, Françoise Olivier-Coupeau s'est consacrée de toutes ses forces à ses responsabilités de députée, refusant même de briguer tout autre mandat.

En seulement quatre ans, elle s'est fait connaître à l'Assemblée pour sa persévérance et pour son efficacité. Précise et concise, elle apportait en séance ce mélange de sérieux et de conviction qui avait assis sa réputation au sein de la commission de la défense nationale et des forces armées, dont elle suivait activement les travaux. Qu'il s'agisse des opérations extérieures de la France, de l'organisation de la gendarmerie ou de la politique à l'égard des anciens combattants, ses questions et ses interventions témoignaient d'une parfaite connaissance des dossiers.

Membre de la délégation de l'Assemblée nationale aux droits des femmes, membre du comité d'évaluation et de contrôle des politiques publiques, elle démontra vite sa capacité à s'investir dans toutes les questions d'intérêt général.

Appréciée pour son sens du dialogue et sa disponibilité, elle présida le groupe d'études sur les langues régionales, puis le groupe d'études sur l'Arctique à partir de 2009.

Françoise Olivier-Coupeau, députée dynamique, souriante et enjouée, avançait avec détermination en toutes circonstances. Alors qu'elle savait, depuis des années, ce qui menaçait sa santé et sa vie, jamais elle ne s'éloigna de son engagement politique ni de son activité parlementaire.

Partagée entre la souffrance et l'espérance, elle a lutté, jusqu'au bout, contre la maladie. Dans ce dernier combat, elle a mobilisé cette solidité, cette combativité et cette ardeur qui faisaient d'elle une députée exemplaire.

À son mari, à ses deux fils, Antoine et Philippe, aux siens, à ses camarades du groupe SRC, j'adresse, au nom de tous les députés de l'Assemblée nationale et en mon nom personnel, mes condoléances attristées.

Françoise Olivier-Coupeau a servi la République avec sincérité et véracité, sans autre souci que l'avenir de ses concitoyens. Nous saluons en elle une élue de la Nation qui a su mériter notre amitié et notre respect.

Monsieur le ministre chargé des relations avec le Parlement, je vous cède la parole.

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