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Intervention de Roselyne Bachelot-Narquin

Réunion du 10 février 2009 à 15h00
Réforme de l'hôpital — Discussion après déclaration d'urgence d'un projet de loi

Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la santé et des sports :

J'en suis convaincue : des hôpitaux mieux adaptés sont aussi des hôpitaux plus sûrs.

Doit-on condamner, en effet, certains de nos concitoyens à des soins de qualité discutable, pour des pathologies parfois graves, au nom de la proximité ? Je ne le crois pas. C'est la raison pour laquelle je souhaite que certains hôpitaux convertissent ou fassent évoluer certaines de leurs activités. Je veux garantir à tous la qualité et la sécurité des soins. Je veux préserver et renforcer les valeurs de service public auxquelles nous sommes tous profondément attachés.

La modernisation de nos structures aura ainsi pour effet de consolider la réputation d'excellence de notre système hospitalier.

Mieux adapter l'hôpital, c'est aussi mieux prendre en compte l'évolution des parcours de soins. Les soins et hospitalisations à domicile se développent et la population âgée en maisons de retraite et en établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes – EHPAD – est de plus en plus nombreuse. Il est donc impératif de faciliter les transferts par un décloisonnement de notre système de santé. J'entends renforcer le dialogue entre l'hôpital, le secteur ambulatoire et le secteur médico-social, chère Valérie Létard. Une meilleure continuité des soins sera ainsi assurée.

Pour conclure sur notre système hospitalier, je dirai un mot de la mission que le président de la République a confiée au professeur Marescaux, car cette mission est cruciale pour l'avenir de notre pays et de notre système de santé. Je veux rappeler toute sa nécessité : la recherche doit avoir une meilleure place au sein des centres hospitaliers universitaires, une place plus importante, plus visible et mieux financée – il ne faut pas hésiter à le dire.

Le Gouvernement sera très attentif aux conclusions de cette mission, qui trouveront une traduction rapide selon les modes appropriés, législatifs, quand ce sera nécessaire, ou, sinon, réglementaires. Les conclusions de cette mission seront insérées dans le dispositif législatif le plus proche possible, et le projet de loi que nous discutons en sera la matrice.

Enfin, ce projet de loi, prospectif et responsable, est avant tout consacré à la prévention, qui pénètre tout le texte : je pense non seulement à la politique de prévention, si essentielle et trop souvent oubliée, mais également à la prévention des difficultés futures de notre système de santé.

Améliorer l'état de santé de nos concitoyens et les aider à préserver le plus longtemps possible leur autonomie est un impératif essentiel. Vous connaissez le poids croissant des maladies chroniques : plus d'un Français sur cinq est concerné. L'éducation thérapeutique du patient doit être développée pour améliorer la qualité de vie et réduire les complications. Les programmes d'éducation thérapeutique et d'accompagnement doivent trouver toute leur place dans le parcours de soins des malades. C'est pourquoi il est important qu'ils figurent dans le code de la santé publique. Cet article permet de franchir une nouvelle étape dans la relation du patient et de son entourage avec les professionnels de santé et les associations de malades.

Certes, je ne l'ignore pas, de nombreuses initiatives sont prises d'ores et déjà sur le terrain. Nous devons nous en inspirer, les structurer et assurer leur développement dans des conditions de qualité et de proximité.

Il faut, bien entendu, agir également en amont. Le tabac et l'alcool ont clairement été identifiés comme facteurs de risques. Nous savons qu'il s'agit là des premières causes de mortalité évitable. Il est impératif, en particulier, de protéger les plus jeunes, qui sont aussi les plus vulnérables. La consommation d'alcool chez les jeunes est, en effet, en constante augmentation. Nous sommes par ailleurs aujourd'hui confrontés à un changement radical des modes de consommation, avec une hausse des ivresses alcooliques : la proportion de jeunes hospitalisés pour ivresse aiguë a bondi de 50 % chez les 15-24 ans entre 2003 et 2007.

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