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Intervention de Stéphane Demilly

Réunion du 17 mai 2011 à 9h30
Questions orales sans débat — Avenir de l'entreprise alcan softal à ham

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Demilly :

Je souhaite interroger M. le ministre de l'industrie sur les intentions du Gouvernement, via le Fonds stratégique d'investissement, au sujet du devenir du site Alcan Softal de Ham, dans la Somme.

La direction d'Alcan, devenue récemment CONSTELLIUM, a présenté lors de la réunion du CCE extraordinaire du 22 février dernier, un plan de restructuration de l'activité filage doux France, regroupant les trois sites de Ham dans la Somme, de Nuits-Saint-Georges en Côte-d'Or et de Saint-Florentin dans l'Yonne. Ce plan se traduit notamment par la suppression de 100 emplois sur le site de Ham et par 27 offres de mutation – qui sont en réalité des licenciements déguisés du fait des problèmes de mobilité. Cela fait donc 127 licenciements sur un effectif global de 207 salariés, auxquels s'ajoute une réduction drastique des capacités de production.

Monsieur le secrétaire d'État, je vous le dis, ce plan est totalement inacceptable, car s'il se concrétisait en l'état, il constituerait un véritable séisme économique pour la région hamoise, déjà fragilisée par des restructurations industrielles antérieures ayant entraîné des plans sociaux importants – je pense notamment à Continental et à Flodor. De plus, aux licenciements directs chez Alcan, il faudrait ajouter près de 170 emplois supprimés chez les clients, fournisseurs et prestataires de services de l'usine de Ham, sans compter la disparition de 40 contrats d'intérimaires et les inévitables suppressions de postes dans le commerce local, soit un total de destructions d'emplois qui aurait un impact direct sur près de 500 familles de la région hamoise.

Ce plan est inacceptable, car les salariés du site de Ham seraient sacrifiés alors qu'ils ne sont en rien responsables de la situation actuelle, qui résulte, certes, pour partie de la crise économique, mais surtout, pour l'essentiel, de graves erreurs de management et d'investissement. De plus, alors que la direction d'Alcan soutient que ce plan répond à une vraie logique industrielle, les salariés, les syndicats et les élus sont, pour leur part, convaincus que la suppression de ces 127 postes sur le site picard n'est que la première étape d'un scénario de fermeture définitive du site de Ham.

Pourtant, monsieur le secrétaire d'État, des alternatives existent, notamment un scénario de reprise porté par un professionnel dont la connaissance du métier et du marché inspire la plus grande confiance aux syndicats et aux élus. La direction d'Alcan doit accepter de l'examiner sans a priori, comme elle doit examiner toute autre option alternative.

C'est dans ce contexte que l'État peut et doit prendre position et jouer un rôle actif. En effet, comme vous le savez, début janvier 2011, le FSI, bras armé de l'État français, a acquis 10 % du capital d'Alcan EP, dans l'objectif, selon les propres termes de votre communiqué de presse du 5 janvier 2011, de « renforcer l'activité d'une entreprise basée en France et fortement implantée sur notre territoire, avec près de la moitié de ses effectifs et de ses sites de production ». L'État a donc son mot à dire en tant qu'actionnaire, même s'il n'est pas majoritaire.

Monsieur le secrétaire d'État, je vous demande par conséquent de m'indiquer la position du FSI concernant le devenir du site d'Alcan Softal de Ham et de me confirmer que l'État mettra tout en oeuvre pour faire aboutir une solution alternative au plan de désindustrialisation sauvage porté actuellement par la direction d'Alcan.

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