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Intervention de William Dumas

Réunion du 10 mai 2011 à 21h30
Interdiction de la fracturation hydraulique — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaWilliam Dumas :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, je voudrais revenir quelques instants aux premiers épisodes de ce feuilleton de mauvais goût produit par le Gouvernement.

En tout premier lieu, rappelons que c'est M. Jean-Louis Borloo, alors ministre de l'environnement, qui, de manière tout à fait confidentielle, a cédé aux lobbys pétroliers et délivré en mars 2010 son autorisation pour l'exploration des gaz de schiste.

Rappelons ensuite que, dans le deuxième épisode, et de manière tout aussi confidentielle, ces permis ont été délivrés avant que les modifications du code minier intégrant l'article 7 de la Charte de l'environnement n'entrent en vigueur.

Troisième épisode, le 3 mars, alors que les élus et la population viennent d'être informés par la presse, Benoist Apparu, qui me répondait au nom de Mme la ministre de l'écologie, a tenté de minimiser les conséquences de la technique de fracturation hydraulique.

Quatrième épisode : la fronde anti-gaz de schiste. Les Français montent au créneau : ils refusent de sacrifier leur santé et leur environnement pour permettre à quelques sociétés pétrolières de s'enrichir.

Le cinquième épisode sera, de loin, le plus pathétique. Les députés du parti socialiste, qui dénoncent le scandale depuis qu'ils en ont eu connaissance, signent une proposition de loi. Les députés de la majorité, voyant qu'il leur faudra céder face à la pression de leurs électeurs sur le terrain, font de même.

François Fillon tente alors d'écrire l'épilogue en annonçant qu'il annule les autorisations, mais les députés de la majorité, pour ne pas perdre la face, maintiennent leur proposition de loi. Ils tentent une fois de plus de retourner la situation à leur avantage. C'était sans compter sur la récente réplique d'Éric Besson, qui ne laisse rien présager de bon. Il a déclaré : « La science va progresser et peut peut-être qu'un jour, dans deux ans, trois ans, l'exploitation pourra être faite. »

Alors, chers collègues, au générique de ce feuilleton que l'on pourrait intituler non pas Dallas mais « Gazland : ton univers pitoyable », j'ose espérer qu'il sera inscrit définitivement en toutes lettres le mot « FIN ».

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