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Intervention de Noël Mamère

Réunion du 10 mai 2011 à 15h00
Immigration intégration et nationalité — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNoël Mamère :

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, le projet de loi sur l'immigration, l'intégration et la nationalité entérine un nouveau recul des droits des étrangers. Trois ministres se sont succédé pour nous vendre cette loi inique, qui rompt avec les droits fondamentaux.

Ce projet de loi est l'enfant du discours de Grenoble et de la chasse aux Roms, du débat malsain sur l'islam et de vos déclarations nauséabondes, monsieur le ministre, sur les croisades, le sentiment des Français de ne plus être en France ou sur la place des musulmans, et maintenant de la chasse aux jeunes Tunisiens. Cette fuite en avant de votre gouvernement, obsédé par l'échéance présidentielle et la montée en puissance de Mme Le Pen, qui est en train devenir la seule référence de la droite française, est devenue une stratégie en soi. Elle divise les Français, tout comme votre majorité. Mais, espérant sauver la mise en comptant sur la dynamique de peur engendrée, vous vous obstinez à poursuivre la ligne dictée par M. Patrick Buisson : faire de l'immigration le centre de la vie politique française, en substituant cette question à celle de votre échec total dans les domaines sociaux, économiques, écologiques.

En attendant, votre politique fait des dégâts humains. Mais vous vous en moquez. Plus de tabous, plus de barrière morale, plus d'interdits dans la traque à l'ennemi intérieur désigné : l'autre, l'étranger, l'immigré, le pauvre. Oui, ce projet de loi est l'illustration parfaite de votre course à l'échalote avec Mme Le Pen qui vous a attribué assez judicieusement, je dois le dire, une carte d'adhérent d'honneur du Front national.

Vous en finissez d'abord avec le tabou de l'égalité des soins entre malades français et étrangers. Jusqu'à présent, lorsque les étrangers résidant en France étaient atteints d'une maladie grave, comme le Sida, l'hépatite, le cancer ou la tuberculose, ils ne pouvaient pas être expulsés et avaient droit à une carte de séjour s'ils n'avaient pas effectivement accès à une prise en charge médicale dans leur pays d'origine. Le projet de loi conditionne maintenant l'autorisation de séjour à l'absence de traitement dans le pays d'origine, …

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