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Intervention de Chantal Jouanno

Réunion du 10 mai 2011 à 15h00
Questions au gouvernement — Enquêtes sur la fédération française de football

Chantal Jouanno, ministre des sports :

Monsieur le député, vous l'avez rappelé, le 28 avril dernier, le site Mediapart affirmait que les dirigeants du football « veulent moins de noirs et d'arabes. » Ce sont des accusations graves car, je le rappelle, les quotas fondés sur l'origine ou la couleur de peau sont un délit. Cela est également contraire aux valeurs du sport, comme vous l'avez souligné.

C'est pourquoi le Gouvernement a souhaité avoir un maximum d'objectivité et de transparence dans ce débat. La mission d'inspection du ministère, une mission indépendante, a clairement conclu que cette solution des quotas n'a jamais été validée ou appliquée, même officieusement. Ces conclusions sont confirmées par la commission présidée par le député communisteM. Patrick Braouezec.

Certes, la DTN n'a pas été exemplaire dans la conduite de sa réunion, au cours de laquelle ont été utilisés des propos qui donnent un sentiment de malaise, proches de la discrimination. Toutefois la mission conclut qu'aucun élément matériel ne permet de saisir la justice ; rien ne permet d'accuser en bloc les dirigeants du football ; rien ne permet d'accuser Laurent Blanc de racisme, et il appartient au seul conseil fédéral de décider de l'avenir du directeur technique national.

Cette affaire est grave : elle est grave par les commentaires et les prises de position radicales qui ont porté atteinte au symbole républicain de l'équipe de 1998 ; elle est grave car elle salit le monde du football qui, au contraire, est un vecteur d'intégration ; elle est grave car la délation ne peut pas être institutionnalisée dans une république ; elle est grave, car comment est-il possible qu'un site internet en quête d'argent, donc de scoop, puisse ainsi, par amalgame, jeter en pâture des hommes et un idéal de cohésion ?

Que nous soyons hommes politiques ou journalistes, nous n'avons qu'un devoir : celui de l'intérêt général, et non pas celui de la désinformation. Alors, au terme de cette affaire, ne jetons pas aux oubliettes l'idéal du sport et rappelons-nous d'un principe extrêmement simple : les équipes que nous aimons sont celles qui aiment la France et ses valeurs. (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe UMP.)

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