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Intervention de Yves Vandewalle

Réunion du 3 mai 2011 à 21h30
Équilibre des finances publiques — Reprise de la discussion

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYves Vandewalle :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, la dette publique de la France, pour la plus grande part étatique, a explosé depuis la fin des années soixante-dix, pour atteindre 1 600 milliards d'euros, soit plus de 80 % du PIB, en 2010. C'est le fruit de déficits budgétaires continus depuis 1975, le fruit de la facilité, car ce sont surtout des dépenses de fonctionnement qui ont été financées par l'emprunt.

Nous avons pris l'habitude de vivre à crédit, mais les arbres ne montent pas jusqu'au ciel. Le service de la dette est désormais le premier poste de dépense budgétaire de l'État, dans un contexte pourtant exceptionnellement favorable puisque les taux d'intérêt sont historiquement bas et que la France jouit encore de la confiance des investisseurs avec un triple A.

C'est dire s'il est temps de changer de politique, car nous sommes à la merci d'une crise de confiance qui ferait brutalement remonter nos taux d'intérêt, à l'instar d'autres pays européens qui en font la dure expérience, comme la Grèce, l'Irlande et, tout récemment, le Portugal dont l'autonomie de décision et la souveraineté ont été mises à mal. De quoi menacer sérieusement notre modèle social.

En fait, nous avons redécouvert la contrainte extérieure que l'on croyait disparue avec l'euro, avec la crise des dettes souveraines. L'un des moyens de desserrer cette contrainte, c'est de redresser la balance commerciale au moyen de la réindustrialisation du pays car les échanges mondiaux sont bel et bien encore dominés par les produits industriels. Nos industries aérospatiales en donnent un bel exemple avec un excédent de 18 milliards d'euros en 2010.

Même sans crise de confiance, nous sommes vulnérables à une augmentation tendancielle des taux d'intérêt mondiaux qui sont aujourd'hui très bas. Une remontée des taux obérerait rapidement toute marge de manoeuvre budgétaire.

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