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Intervention de Francis Hillmeyer

Réunion du 7 avril 2011 à 9h30
Accords instituant des partenariats de défense — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrancis Hillmeyer :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, après la ratification du Sénat c'est au tour de notre assemblée de se prononcer sur quatre conventions instituant des partenariats de défense entre la France et quatre États africains : le Togo, le Cameroun, la République centrafricaine et le Gabon.

Au moment où nos soldats sont activement engagés sur plusieurs fronts – je pense en particulier à la Libye et à la Côte d'Ivoire –, qu'il me soit permis au nom du groupe Nouveau Centre de leur rendre hommage.

La redéfinition de nos missions en Afrique était devenue nécessaire. Cette nouvelle impulsion a été donnée par le Président de la République en 2008. Elle se traduit par une véritable refondation du partenariat entre la France et l'Afrique.

Ce sont aujourd'hui près de 6 000 hommes qui sont présents en Afrique. À terme, la restructuration de notre dispositif prépositionné s'articulera autour de deux bases – l'une de deux mille hommes à Djibouti, l'autre de mille hommes au Gabon – et deux centres régionaux de formation.

On l'a rappelé, ces partenariats ne prévoient pas de clause d'assistance de la France en cas d'agression extérieure, ni même d'assistance militaire en cas de troubles intérieurs, ce qui correspond aux orientations du Livre blanc. Notre pays n'interviendra sur le continent africain que dans un cadre multilatéral, celui d'une résolution des Nations unies, ou à la demande des organisations régionales africaines.

Il est bon de rappeler, en effet, que seule la légalité internationale, souvent commandée par l'impérieuse nécessité de protection des populations, peut fonder une intervention militaire dans un État étranger souverain. Les développements récents en Libye et en Côte d'Ivoire en sont une illustration.

L'enjeu principal commun à ces partenariats est celui de la poursuite de la politique de normalisation de la coopération militaire française en Afrique en aidant en toute transparence les Africains à assurer eux-mêmes la sécurité de leur continent.

Je vais évoquer brièvement chacun de ces partenariats de défense.

En ce qui concerne le Gabon, la relation franco-gabonaise est singulière en ce sens que la France dispose d'une implantation militaire permanente à Libreville avec près de 900 hommes répartis entre le 6e bataillon d'infanterie de marine, un détachement de l'aviation légère de l'armée de terre et un détachement air.

Comme l'a souligné en commission mon collègue du Nouveau Centre, Hervé de Charrette, à travers ce traité franco-gabonais « sont satisfaits les impératifs de protection de nos ressortissants et de préservation d'une capacité d'intervention dans une région instable ».

La particularité du partenariat franco-gabonais réside dans la possibilité accordée à notre pays de disposer de deux zones sur le territoire gabonais afin d'y stationner des forces militaires. Des facilités importantes leur sont conférées afin de pouvoir mener l'ensemble de leurs activités : importation de matériels, circulation aérienne et terrestre, mise en place d'un système de télécommunications.

La coopération structurelle avec le Gabon est forte. Elle vise à accompagner l'effort du pays dans la constitution de son outil de défense par la formation, la restructuration des forces et le soutien institutionnel, ainsi qu'à épauler son action au bénéfice de la sécurité régionale et sa participation aux opérations de soutien de la paix sur le continent.

J'observe que, dans la logique de la reconfiguration de nos moyens prépositionnés en Afrique, la base de Libreville va devenir notre implantation principale sur la façade occidentale. Peut-être, monsieur le ministre, pourriez-vous apporter quelques éléments chiffrés en termes de moyens humains et de coûts afférents concernant le renforcement de cette implantation militaire.

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