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Intervention de Alain Rousset

Réunion du 30 mars 2011 à 15h00
Débat sur la mise en oeuvre de la loi relative à l'orientation et à la formation professionnelle tout au long de la vie

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain Rousset :

…alors que l'effort des régions correspond déjà quasiment au double de cette somme, soit 4,6 milliards d'euros. Par ailleurs, les dotations de l'État sont gelées : où pouvons-nous aller chercher des moyens supplémentaires ?

Nous ne réclamons pas une véritable gouvernance pour exercer un pouvoir de plus, mais pour rassembler les bonnes initiatives. Les écoles de la deuxième chance, chères à Jean-Patrick Gille, se sont développées de diverses façons sur tout le territoire : parfois ce sont des écoles stricto sensu, parfois des chantiers-écoles. En tout cas, elles permettent de réinsérer des milliers de jeunes. Je rappelle que, pour leur part, les régions forment 80 % des demandeurs d'emploi, jeunes ou moins jeunes.

Toutefois, le problème du retour à l'emploi ne réside pas seulement dans la formation qualifiante : il ne faut pas oublier l'information et l'orientation. L'État a démantelé l'AFPA et il veut piloter la formation. On constate, quelques mois après ce démantèlement, que nous sommes confrontés à une catastrophe : l'AFPA a perdu des moyens pour orienter les demandeurs d'emploi qui s'adressent à elle et Pôle emploi, en crise, n'a pas les moyens d'orienter tous ceux qu'elle reçoit.

Au-delà de la formation, l'information et l'orientation sont donc nécessaires, mais la mobilité l'est également – des secteurs en crise peuvent être plus larges que le territoire de Pôle emploi ou celui de la mission locale –, de même que les aides au logement. Qui peut gérer tout cela sur le territoire ? Ce ne sera pas le préfet ou le sous-préfet : ce ne peut être que la région. Alors que le consensus est absolu quant à l'utilité de la formation professionnelle, j'avoue ne pas comprendre qu'on ne confère pas cette responsabilité aux régions. Peut-être faut-il faire des expérimentations, comme le propose Pierre Méhaignerie – je me range volontiers à son avis. Peut-être faut-il confier la responsabilité de cette politique aux collectivités territoriales, en l'occurrence à la région, et non au Gouvernement. En effet, quelle est la collectivité la plus apte à faire dialoguer le monde de la formation, qu'elle soit initiale, continue ou par apprentissage – voyez ce qui a été fait dans les lycées professionnels –, et le monde économique ? Je le répète, tant que le problème de gouvernance ne sera pas réglé, nous n'aurons pas avancé : les choses sont ainsi faites qu'il faut un pilote dans l'avion.

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